Se considérant comme sa fiancée, elle refusa plusieurs demandes en mariage. Adèle vivait une passion qui allait lui faire perdre le peu de raison qui lui restait. En 1863, à l’insu de tous, elle s’embarqua pour le Canada à la poursuite de son amour impossible. A Halifax, elle apprit le mariage de Pinson mais s’obstina à rester, le suivant jusque la Barbade où il avait été nommé, vivant de l’argent que lui envoyait son père. Sa mère était morte sans l’avoir revue et n’avait cessé de plaider pour elle auprès de Victor.
Adèle ne rentra en France qu’en 1872. Placée chez le docteur Allix, ami de la famille, Hugo alla la voir lui disant des mots
« de tendresse et d’espérance." Transférée à Saint-Mandé dans une maison de santé, on ne laissa aucun espoir de guérison à sa famille. Elle finit par ne plus reconnaître son père.
Adèle, dont la folie n’est pas sans rappeler celle de Camille Claudel, mourut à Suresnes, dans une maison psychiatrique où elle se trouvait depuis la mort de Victor. En 1968-1971 Frances Vernor Guille publia les deux premiers tomes de son Journal de l’Exil.
Adèle fut inhumée à Villequier auprès des femmes de la famille : sa mère et sa sœur.