Au regard de ce qui précède, il est clair que contrairement à la France qui, depuis le 7ème siècle n’avait que la basilique Saint-Denis comme nécropole royale, l’Espagne en aura un nombre bien supérieur. D’où la difficulté récurrente pour localiser la bonne personne au bon endroit. En effet, il arrive fréquemment que l’élection d’un panthéon se chevauche avec un autre ce qui occasionne une certaine confusion.
Au début les choses étaient pourtant simples : à chaque royaume son roi, sa capitale et sa nécropole royale. Puis, accompagnant le développement géographique du royaume, une nouvelle ville devenait capitale et, dans la foulée, le souverain régnant choisissait aussi un nouveau lieu de sépulture marquant ainsi sa propre empreinte terrestre.
Mais bien vite, les guerres de conquêtes, les unions matrimoniales ou strictement politiques, les changements de dynastie et les héritages entraînèrent des mains mises radicales d’états sur d’autres et l’adoption de nouveaux panthéons royaux. Le glissement géographique d’un panthéon à l’autre reste indissociable de la chronologie historique.
C’est ainsi que, grosso modo, on peut distinguer trois grandes familles de nécropoles.
- La première (Asturies, Léon et Castille) est aussi la plus ancienne en raison de l’époque de la fondation du royaume des Asturies vers 722.
Les Asturies réunies au royaume de Léon formèrent le royaume des Asturies et du Léon.
En 1230 la Castille réunissait définitivement ce royaume au sien. Les rois de Castille portèrent dorénavant le titre de rois des Asturies, de Léon et de Castille pour se simplifier avec le temps en simple rois de Castille.
- Selon le même principe, la seconde des grandes familles de nécropoles royales est celle composée par les rois de Navarre puis ceux d’Aragon/Catalogne. Il est important de souligner qu’au fur et à mesure de la Reconquête, les souverains eurent à cœur d’élire un nouveau lieu de sépulture dans les villes reprises telles que Grenade, Séville, Tolède, etc. Les partages du royaume dus à des héritages qui se produisirent de façon épisodique n’entraînèrent pas la création d’autres panthéons significatifs
- Enfin, la troisième famille est celle de l’unification générale du royaume.Il faut aussi souligner que des choix personnels font surgir d’autres lieux d’inhumation. Mais le faible nombre de leurs occupants ne peut en aucun cas les élever au rang de panthéon.