L’augmentation continuelle de la population de la paroisse Saint-Eustache et la petitesse du cimetière Saint-Joseph conduisirent la fabrique de cette église à ouvrir, vers 1707, un nouveau cimetière dans le quartier des Porcherons. Il devint la principale nécropole de la paroisse pendant la seconde moitié du 18ème siècle.
Situé plus au nord du Paris de l’époque, cette partie de la ville était moins habitée. Saint-Eustache y possédait un marais qu’elle louait ce qui lui procurait des revenus.
Avec celui des Innocents, qu’elle utilisait contre rétribution, et celui de Saint-Joseph, les défunts de la paroisse furent alors acheminés vers le cimetière le plus proche de leur domicile.
D’une surface d’environ 1850 mètres carrés, il avait son entrée rue du Faubourg-Montmartre (n° 60). De nos jours, il empièterait sur le carrefour Châteaudun ; les rues de Châteaudun et de Maubeuge le traverseraient en oblique.
Au moment de l’enquête de salubrité de 1763, il recevait près de 250 corps par an.
D’abord d’une forme rectangulaire, en 1787, il s’agrandit avec une pointe au sud du terrain pour accueillir des paroissiens de Saint-Germain-l’Auxerrois qui s’y faisaient déjà enterrer depuis 1782. La paroisse de St-Germain-l’Auxerrois versait 2 livres 5 sols pour tout corps qui lui était amené en bière à la fosse commune et 1 livre pour tout corps amené nu (prix ramené à 2 livres 10 sols s’il s’agissait d’un enfant).
Cimetière commun aux deux paroisses, on trouve parfois l’appellation « cimetière Saint-Germain-l’Auxerrois de faubourg Montmartre » pour le désigner.
Entre 1760 et 1785, une chapelle fut construite tout à côté du cimetière par emprise sur son terrain. Ce fut la chapelle Saint-Jean-Porte-Latine qui donna aussi son nom à la nécropole.
En 1805, la ville y installa le culte de Notre-Dame-de-Lorette en remplacement de l’église de proximité détruite en 1796. Sous ce nom (N-D-de-Lorette), l’église Saint-Jean-Porte-Latine resta église paroissiale jusqu’à ce que la nouvelle et actuelle église Notre-Dame-de-Lorette soit achevée en 1836. Elle servit de magasins de combustibles avant d’être démolie pour faire place à des écoles communales qui disparurent en 1859, lors du percement de la rue de Châteaudun.
Quant au cimetière, il ferma en 1793 et fut vendu en 1794.
Si le cimetière Saint-Joseph, qui précède, est facilement localisable, il n'en va pas de même avec celui des Porcherons, quartier qui connut de gros bouleversements par des percements de rues. En situer les contours sur une carte actuelle serait trop approximatif.
En revanche, une chose est sûre: la partie du carrefour de Chateaudun et l'immeuble face de la photo ci-dessous auraient été en plein dedans.
En 1846 et 1847, les ossements furent portés dans l'ossuaire de l'Ouest avant d'être transférés aux Catacombes en 1859