Vint le temps où elle partagea les faveurs de Louis XIV, dont elle fut la maîtresse cachée pendant quatre ans (1673-1677). De leur liaison naquirent probablement trois enfants dont une seule nous est connue aujourd‘hui : Louise de Maison-Blanche que le roi refusa de reconnaître tout en assurant son éducation.
Ses frères ne furent pas en reste de cette promotion canapé : François fut nommé la même année commissaire des poudres et salpêtres en Languedoc, et Gaston Jean Baptiste lieutenant d'une compagnie d'infanterie.
Mais dépit de ce refus de légitimation malgré les cadeaux royaux ? Jalousie de ne pas supplanter la favorite dont elle était l’employée ? Quoi qu’il en soit, elle fut impliquée dans l’affaire des poisons avec divers indices la désignant dans un projet de double attentat contre le roi.. Confrontée à ses accusateurs, elle sut habilement s’innocenter. Malgré les sérieux soupçons de La Reynie à son encontre, faute de preuves directes, celui-ci renonça à la poursuivre. De plus, ancienne maîtresse du roi, détentrice des secrets de Madame de Montespan et protégée par Colbert, elle était difficilement atteignable, voire intouchable. Sans être davantage inquiétée, elle se retira de Versailles et s’installa à Paris avant d’acheter le château de Suisnes (Seine-et-Marne) avec la ferme voisine et divers prés et champs (1684).
A sa mort, l’inventaire de ses biens permit de constater sa relative aisance : elle possédait plusieurs rentes à l’Hôtel de Ville et sur les aides et gabelles, des riches tapisseries de Flandre à verdure, de la vaisselle d’argent et de vermeil, des porcelaines de Hollande, des miniatures encadrées de bois doré, un collier de quarante-huit perles estimé à 1 700 livres, une croix de diamants, des bracelets de perles et de diamants, un joli lot de dentelles et plus de 23 000 livres en louis d’or et d’argent.
Elle fut inhumée en l’église Saint-Eustache dans la chapelle de la Vierge entièrement reconstruite au 19ème siècle. A défaut de trace de sa tombe, ses ossements se trouvent peut-être parmi ceux conservés dans l’ossuaire.
DES ŒILLETS Claude de Vin (v. 1637 – 18 mai 1687)
Eglise Saint-Eustache (Paris)
Fille d’un couple de comédiens Nicolas de Vin et Alix Faviot (1620-1670) , plus connus sous leur nom de scène, les Des Œillets, dès son plus jeune âge, elle connut la vie nomade des comédiens de campagne avant que sa mère, veuve, ne s’installât à Paris, ne connaisse un grand succès et ne meure prématurément.
De son côté, Claude occupait une charge domestique dont elle tira d’importants revenus. Pas très jolie, mais d’une grande discrétion, elle fut proposée comme dame de compagnie à Mme de Montespan (1667) dont elle gagna la confiance. Le statut de favorite de la marquise fit aussi la fortune de ceux qui suivaient son destin. Sa femme de chambre ne fut pas la dernière à en bénéficier.
© MCP
Grille de l'ossuaire © MCP
► Louise de Bourbon, dite de Maisonblanche (1676 - 12 septembre 1718)
Eglise Saint-Nicolas de la Queue-en-Yvelines (Yvelines)
Si Louis XIV refusa de la légitimer, il s’occupa de son éducation et activement de son mariage : en 1696, dotée de 40 000 livres, elle épousa Bernard, marquis de Prez et baron de la Queue en Yvelines. Son acte de mariage la déclara née de Philippe de Maisonblanche, capitaine de cavalerie et de Gabrielle de Litour.
Dans ses Mémoires, Saint-Simon relata : « Le roi fit La Queue capitaine de cavalerie, maître de camp par commission, grâce qu'il se fit demander par M. de Vendôme et qui n'a guère mené cet officier plus loin. Ce La Queue, seigneur du lieu dont il portait le nom, à six lieues de Versailles et de Dreux, était un gentilhomme fort simple et assez médiocrement accommodé qui avait épousé une fille que le roi avait eue d'une comédienne. »
Elle vécut à Montfort l'Amaury, puis à La Queue. Avec son époux, elle fit quelques séjours à Versailles mais elle sortait toujours avec une dentelle sur le visage car elle «ressemblait fort au roi». Plutôt heureux, le mariage donna naissance à onze enfants.
Cependant, la nouvelle baronne de La Queue, malgré tout fort dépitée de n’avoir pas un sort au moins équivalent à celui des enfants de la Montespan, fit sculpter au dessus des portes de deux pavillons du parc de sa résidence de La Queue, deux médaillons représentant le roi et elle-même, exaltant ainsi leur extraordinaire ressemblance.
Décédée à La Queue les Yvelines, elle fut inhumée dans l’ancienne chapelle seigneuriale Saint-Nicolas de la Queue, dépendante alors de la paroisse de Galluis.
Les médaillons de la ressemblance
http://www.thoiry78.fr/documents/1999-LouisedeMaisonBlanche.pdf
Acte de décès : archives état-civil des Yvelines © MCP
« L’an 1718 le 13 septembre, a été par moi, curé de cette paroisse, inhumée en cette chapelle Saint-Nicolas paroisse de Galuys, Dame Louise de Bourbon de Maisonblanche, fille naturelle du Roy Louis XIV, décédée le jour précédent et âgée de quarante deux ans. »
Suite de l’acte de décès : archives état-civil des Yvelines © MCP
Sources principales :
-http://www.thoiry78.fr/documents/1999-LouisedeMaisonBlanche.pdf
-http://favoritesroyales.canalblog.com/archives/2011/06/12/21376393.html
29 octobre 2021
TOMBES ET SEPULTURES DANS LES CIMETIERES ET AUTRES LIEUX
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au 22 juin 2021
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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