En pleine tempête révolutionnaire, protégé par des populations reconnaissantes de sa bonté, il était le seul Bourbon qui n’avait pas été inquiété. Très éprouvé, il mourut le 4 mars 1793. Grâce à de multiples complicités, et bien que l’église de la collégiale Saint-Etienne soit fermée au culte, il y fut inhumé selon sa volonté.
Le 21 novembre, le caveau princier était profané. Le cadavre du duc et les restes de sa famille furent jetés dans une fosse du petit cimetière des chanoines qui semblait promise à l’oubli.
La duchesse d’Orléans
Seule survivante des sept enfants du duc, sa fille Louise Marie Adélaïde de Bourbon, avait épousé Louis Philippe d’Orléans, dit Philippe Egalité, qui avait péri sur l’échafaud. Expulsée de France et son héritage paternel confisqué au profit de la Nation, elle ne revint en France qu’en 1814.
L’église de la collégiale avait été démolie. La duchesse, âgée et dont la vie n’avait été qu’une longue tragédie, décida de donner aux morts de sa famille une sépulture décente. Outre les morts dramatiques qui s’étaient abattues sur son frère, sa belle-sœur, etc., deux de ses fils, le duc de Montpensier et le comte de Beaujolais, étaient morts à un an d’intervalle.
Elle racheta le terrain en haut de la colline, où se situait l’ancienne collégiale, pour y édifier une chapelle qu’elle désirait voir s’élever autour de la tombe commune où gisaient son père et ses aïeux.
L’architecte Claude-Philippe Cramail fut chargé des travaux. Le 19 septembre 1816, la duchesse d’Orléans, après une nuit passée chez son amie, la duchesse de Tourzel, fit son entrée solennelle dans Dreux et posa la première pierre de l’édifice renfermant, gravée sur une plaque de cuivre doré, une inscription commémorant la fondation de ce « monument à la piété filiale ».
Le 22 mai 1818, après quatre ans de travaux souvent interrompus, l’un des caveaux reçut son premier cercueil, celui de la cinquième enfant du duc d’Orléans, futur Louis-Philippe, petite-fille de la duchesse, morte à l’âge de deux ans.
La duchesse douairière s’éteignit à son tour le 23 juin 1821 laissant à son fils, Louis-Philippe, le soin de poursuivre son œuvre.