Enfin, il atteignait son but suprême. Son esprit souple et inventif, son charme, son entregent et sa connaissance du système fisco-financier étaient des gages de sa réussite pour remplir les caisses du royaume et assurer le succès des armées du roi. Bénéficiant de tout un réseau de relations avec des financiers et d’un crédit bien supérieur au roi, il était l’homme idéal pour servir d’intermédiaire entre l’Etat et ses bailleurs de fonds.
Tant par son désir de bien servir et de s’acquérir la gloire que par une ambition profonde et une fascination pour le pouvoir, Nicolas était prêt à tout perdre pour triompher. Il prêta au roi à des taux usuraires les sommes qu’il avait lui-même empruntées, utilisa des produits d’impôts pour faire des avances à l’Etat, etc. et profita aussi de délits d’initié.
Comme d’autres de ses prédécesseurs, Fouquet ne distinguait pas très bien les revenus de l’Etat et sa fortune personnelle qui s’accrut considérablement en faisant un usage intelligent. Il fit édifier le château de Vaux-le-Vicomte, acheta des propriétés, se montra un mécène généreux tant à l’égard des artistes –Le Brun, Le Nôtre - qu’à l’égard des écrivains – Molière, La Fontaine, Corneille.