C’était la gloire à trente ans ! Mais il connut l’amertume des critiques jalouses. Il attendit trois ans avant de donner de nouveaux chefs-d’œuvre : Horace et Cinna en 1640.
Ce fut aussi l’année de son mariage avec Marie de Lampérière de onze ans sa cadette et qui lui donna sept enfants. Sa sœur épousa le frère de Pierre Corneille, Thomas Corneille. En 1647, l’année d’Héraclius, il entra à l’Académie française.
Après l’échec de Pertharite en 1651, il sembla renoncer au théâtre pour se consacrer à la méditation et au lyrisme sacré déjà mis en scène dans Polyeucte (1642), œuvre qui avait surpris le public par l’expression de ce genre de sentiment sur scène.
Encouragé par Fouquet, il revint au théâtre avec Œdipe en 1659 qui fut l'un de ses derniers succès. Un nouvel astre de la littérature commençait à l’éclipser : Racine dont il n’accepta pas le triomphe. Corneille eut beau tenter de s’adapter, avec maladresse, au goût du jour, il n’était plus « tendance ». Sa veine créatrice semblait tarie. Après l’échec d’Attila (1666), la confrontation se fit avec son rival sur un même sujet. Corneille écrivit Tite et Bérénice qui fut écrasé par l’éclatante supériorité de la Bérénice de Racine. Malgré quelques sursauts de génie, le public s’était détaché de lui.
Aux déceptions, au chagrin –la mort d’un de ses fils-, s’ajoutèrent les difficultés financières qui, même un peu exagérées par la légende, l’obligeaient à vivre très modestement.
Depuis des années, Corneille vivait du produit de ses pièces et d’une petite pension allouée par le roi qui fut suspendue durant sept ans. Si Louis XIV lui refusa un logis au palais du Louvre, il fit jouer à Versailles, en 1676, plusieurs pièces de l’auteur lui permettant de regagner un peu de faveur du public et de ne pas sombrer dans l’oubli.
Si son œuvre est célèbre, il n’en est pas de même quant à sa toute fin de vie et des circonstances réelles de sa mort.
Comme certitude, il y sa gêne financière traduite ainsi par un ami : « J’ai vu hier notre parent et ami. Il se porte assez bien pour son âge. Nous sommes partis ensemble après dîner et en passant par la rue de la Parcheminerie il est entré dans une boutique pour faire raccommoder sa chaussure qui était décousue. Il s’est assis sur une planche, moi auprès de lui, et il a donné les trois pièces qui lui restaient dans sa poche.. Lorsque nous fûmes rentrés, je lui ai offert ma bourse, mais il n’a point voulu la recevoir ni la partager. J’ai pleuré qu’un si grand génie fût dans cet excès de misère ».
Il y a son épuisement et ses promenades à l’église Saint-Roch dont il était voisin.
Il disparut six jours avant la reprise de Psyché son ultime succès.Il fut inhumé en l’église Saint-Roch, sa paroisse. Sa tombe fut profanée à la Révolution. Une plaque, sur un pilier à gauche en entrant dans l’église, rappelle son inhumation en ce lieu.
Marie de Lampérière (1617 – 1694), son épouse, dont la famille était des Andelys, fut inhumée dans la cathédrale Notre-Dame de la ville.