S'il n'avait pas été immortalisé par Maurice Druon dans Les rois maudits, qui se souviendrait de lui ?
Ecrasé par la stature de son aîné, batailleur, ambitieux et prétentieux, Charles courut toute sa vie après une couronne qui ne cessa de lui échapper: celle du royaume de Sicile, de Constantinople, d’Aragon… Dépourvu de talent militaire, la plupart de ses expéditions se conclurent par de beaux fiascos dont il arriva malgré tout à tirer de substantiels subsides. Apre aux gains, travaillant davantage à ses intérêts qu’à ceux du royaume, s’il participa passivement à la chute des Templiers il en récupéra une partie des biens.
La mort de Philippe IV et l’avènement de son neveu Louis X, dont il était le mentor, le propulsèrent au premier rang politique du royaume. Ainsi put-il se débarrasser d’Enguerrand de Marigny qui s’était ouvertement opposé à lui lors de la révolte de Robert de Dampierre, comte de Flandre, contre Philippe IV.
A la mort de Louis X, en attendant que sa veuve donne naissance à son enfant posthume, Charles prétendit à la charge de régent mais se fit devancer par Philippe, frère du roi défunt, qui devint Philippe V. Lors du règne de ce dernier, Charles de Valois n’occupa qu’une place secondaire avant de retrouver un rôle prépondérant à l’avènement de Charles IV son dernier neveu. La mort prématurée de ses deux neveux, l’avait rapproché du trône ; plus qu’un à enterrer et à Charles de Valois la couronne ! Il s’en fallut de peu, mais l’histoire ne s’écrivit pas ainsi.
En août 1325, il fut victime d'une paralysie de la moitié du corps ou d'une attaque de goutte. Quelle était longue à venir cette mort qui rôdait sans se décider. C’était l’heure de rendre des comptes à son Créateur et celle des remords, celui d’avoir fait exécuter Enguerrand de Marigny. Pour le salut de son âme, il fit distribuer des aumônes aux pauvres de Paris qui doivent « prier Dieu pour Monseigneur Enguerrand de Marigny et pour Monseigneur Charles de Valois. » Il s’éteignit à Nogent-le-Roi. Charles IV lui réserva de superbes funérailles en présence de la famille royale. Il fut inhumé dans le même tombeau que sa seconde épouse, Catherine de Courtenay.
Charles IV mourut deux ans plus tard. Pas plus que ses frères, il n’avait engendré d’héritier mâle.
A défaut d’avoir pu ceindre une couronne, Charles, de là où il était, eut peut-être la satisfaction de voir celle du royaume de France être déposée sur la tête de son fils, Philippe, qui régna sous le nom de Philippe VI de Valois, premier des souverains de cette dynastie.
Il avait épousé en premières noces Marguerite d’Anjou (1273 – 1299), fille aînée de Charles II roi de Naples et de Sicile et de Marie de Hongrie. Elle fut inhumée dans l'église des Jacobins de la rue Saint-Jacques alors que son coeur était déposé dans la cathédrale Saint-Maurice d'Angers, cœur qui y fut retrouvé en 1862. Elle était la mère de Philippe VI.
Deux ans plus tard il convola avec Catherine de Courtenay ( 1274 – 1307). Bien que peu dotée, elle était la fille unique de l'empereur titulaire de Constantinople, trône fantôche auquel Charles Valois finit par renoncer. Catherine fut inhumée dans l'église des Jacobins Paris.
En troisième noces, il se maria avec Mathilde ou Mahaut de Châtillon (1293 – 1358) qui fut inhumée en l’église des Cordeliers de Paris.
Du tombeau d'origine de Charles Ier de Valois, il ne reste que le gisant apporté en la basilique Saint-Denis après la Révolution.