Condamnant la démocratie parlementaire, qu’il jugeait responsable de la défaite, et rejetant les Juifs hors de la communauté nationale, toute une série de réformes furent édictées réduisant autant les libertés collectives qu’individuelles.
Se séparant de Pierre Laval, son dauphin désigné, qui souhaitait ériger la collaboration en doctrine, alors que Pétain tentait de maintenir des relations avec l’Angleterre et les Etats-Unis, il le remplaça par François Darlan. Alors que la pression allemande s’accentuait, attaqué violemment par les Français de Londres, desservi par les excès de l'occupant allemand, incapable de pratiquer une politique suivie, il le rappela à la présidence du Conseil (avril 1942) avant de lui abandonner tous les pouvoirs après le débarquement allié en Afrique du Nord (nov. 1942) et l’invasion de la zone libre par la Wehrmacht. S’inclinant devant le diktat allemand, Pétain n’était plus qu’un chef d’Etat de pure forme, un prisonnier en sursis avant d’être enlevé par les Allemands le 20 août 1944. Conduit à Belfort puis au château de Sigmaringen où il séjourna jusqu'en avril 1945, s’estimant prisonnier, il refusa de reconnaître la commission gouvernementale constituée par Fernand de Brinon.
Mis en accusation par la Haute Cour de justice, il revint volontairement en France pour répondre de ses actes. Interné, son procès, durant lequel il observa un mutisme absolu, débuta le 23 juillet 1945 pour se conclure le 15 août avec une condamnation à mort, immédiatement commuée en détention perpétuelle par le gouvernement provisoire dirigé par de Gaulle.