Dès 1702, Louis XIV son grand-père, l’admit au Conseil d'en haut et initié aux secrets d'État concernant la religion, la diplomatie et la guerre, art dans lequel il se révéla peu habile au point d’être considéré comme un poltron.
L’une de ses grandes tristesses fut de ne pas être aimé de son père qui lui préférait ses frères cadets surtout Philippe, duc d’Anjou. Il faut dire que les influences du jeune homme étaient autres que celles de son père et qu’ils ne partageaient pas les mêmes passions.
Le duc de Bourgogne était appelé à régner un jour et s’y préparait mieux que son père. Entouré d'un cercle de personnes, connu comme la faction de Bourgogne, Louis était à l’écoute de ces aristocrates réformateurs qui souhaitaient un retour à une monarchie moins absolue. Inspiré en partie par Fénelon, on entrevoyait une grande et belle égalité pour tous les français devant la loi, de soumettre à l’impôt les nobles et le clergé, de respecter la liberté de conscience,…
Dans cet idéal d'une monarchie contrôlée par une aristocratie assistant le roi dans l’exercice de ses fonctions, on rêvait de décentralisation en accordant de larges pouvoirs aux provinces, on créait des organismes intermédiaires entre le peuple et le roi, etc., si on pouvait se passer des bourgeois au pouvoir comme en avait nommé Louis XIV, cela serait parfait. Utopique en son temps, comment se serait écrite l’histoire de France si le duc de Bourgogne en tant que roi avait tenté d’appliquer ce projet politique ? On ne le saura jamais.
En 1697, Louis avait épousé Marie-Adélaïde de Savoie. A l’inverse de feue sa belle-mère, Marie Anne de Bavière, Adélaïde aimait le jeu, la danse, les divertissements de la cour. Très amoureux et pieux, Louis était fidèle et le couple ne cessa de se soutenir mutuellement. Ils incarnaient tout un renouveau de jeunesse et d’idées. Et ce fut vers cet espoir qu’on se tourna à la mort du Grand dauphin (1711), espoir qui vola en éclat.
Adélaïde mourut victime d’une épidémie de rougeole dont Louis portait déjà les stigmates. . Six jours plus tard, très affecté par la perte de son épouse, il la rejoignait dans la tombe.
Déjà affligée par la disparition de la dauphine, la Cour fut sous le choc.
Les funérailles furent communes. Il faut imaginer l’immense tristesse qui accompagna jusqu’à Saint-Denis les deux cercueils, placés côte à côte sur le chariot funèbre. Leurs cœurs furent déposés ensemble en l’église du Val-de-Grâce.
Mais les épreuves n’étaient pas terminées pour Louis XIV. A peine son petit-fils et sa femme reposant dans la crypte des Bourbons, à peine avait-il désigné le nouveau dauphin, le duc de Bretagne, fils aîné encore vivant des disparus, que l’épidémie fauchait ses nouvelles victimes dont le petit duc de Bretagne. Et quand celui-ci mourut, il restait encore un de ses petits-fils à disparaître: Charles, duc de Berry. Profanés à la Révolution, les ossements du dauphin et de la dauphine reposent dans l'ossuaire de la basilique.