Toutes les fées s’étaient penchées sur le berceau de l’incomparable Julie.
Sa mère, Catherine de Vivonne, un des plus brillants esprits de son époque, recevait dans l’hôtel familial de Rambouillet (Paris) tous les grands noms de son temps dont Julie fut entourée dès son enfance.
Ce salon joua un rôle très important dans la genèse du roman moderne français.
Julie, outre très jolie, était dotée d’un esprit pénétré et délicat loué par tous. A son tour, grande protectrice des gens de Lettres, cette âme forte et généreuse se signala par des actes de dévouement et ne manquaient pas d’admirateurs.
Montausier en fit faire deux exemplaires identiques, et chacun fut enfermé dans un sac de peau d'Espagne. À son réveil, Julie trouva ce présent sur sa toilette, le premier jour de l’an 1633 ou 1634.
Le précieux manuscrit est actuellement conservé au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.
Après avoir pris un long temps de réflexion, Julie épousa Montausier en 1645. En 1661, elle fut nommée gouvernante des enfants de France puis dame d’honneur de la reine Marie-Thérèse d’Autriche en 1664.
Chaque madrigal avait pour sujet une fleur, illustrant une qualité de Julie.
Quitte à faire les choses Montausier ne lésina pas. Les plus grands artistes travaillèrent à la présentation du recueil : Nicolas Robert, fameux peintre des fleurs, peignit chaque fleur de chaque poème ; Nicolas Jarry, calligraphe de renom, recopia avec une admirable perfection les poèmes et le tout fut relié de manière splendide par Gascon, un des relieurs les plus habiles.
5 novembre 2011
ANGENNES Julie d’ (1607 – 15 novembre 1671)
Bref, au regard de ses qualités, Julie n'aurait pu être qu’une salonnière d’excellente tenue comme d’autres le furent. C’était compter sans ses nombreux admirateurs dont l’un en particulier, le duc de Montausier. Pour charmer la jeune femme, objet de son admiration et de son culte, il décida de lui offrir un ouvrage surpassant tout ce qui pouvait se voir alors de plus singulier et de plus délicat en galanterie. Tout en couchant lui aussi ses sentiments sur le papier, il demanda à plusieurs des habitués du salon de sa mère, d’écrire des poésies où chaque fleur chanterait les louanges de Julie. Il en résulta un des manuscrits les plus extraordinaires du 17ème siècle et un des points culminants de la société des Précieuses : La Guirlande de Julie.
Il s’agit d’un recueil de soixante-deux madrigaux dont seize furent composés par Montausier.
A sa mort, Julie d’Angennes fut inhumée au couvent des Carmélites de la rue Saint-Jacques où la rejoignit son époux dix-neuf ans plus tard.
La disparition du couvent entraîna celle de sa tombe dont aucune épitaphe ni description ne semblent avoir été conservées.
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TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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