Quand il arriva en Afrique du Nord en mars 1943 pour aider Rommel, Stauffenberg était un officier d’importance. Lors d’une mission de reconnaissance son véhicule fut mitraillé par un chasseur Allié. Grièvement blessé, il perdit sa main droite, deux doigts à la main gauche et son oeil gauche. Ce handicap ne sera pas sans conséquence par la suite.
Après une convalescence de trois mois, Stauffenberg, qui en fervent catholique avait très choqué, entre autres, par la brutalité des SS en Russie pendant l'hiver 1941-1942, prit ses distances avec le régime. Il regroupa autour de lui quelques hommes convaincus comme lui que l’Allemagne courait à sa perte et qu’il fallait agir par un coup d’Etat. Restait à passer outre le serment de fidélité fait au führer qui posait un véritable cas de conscience aux officiers. Que valait-il au regard des circonstances ?
Entre la résistance militaire et la résistance civile le nombre de conjurés était important, il est miraculeux que le projet n’ait pas été éventé auprès de la Gestapo !
Mais, pour le réaliser, il fallait approcher Hitler. L'opportunité se présenta lorsque, le 18 juillet, Stauffenberg fut convoqué au QG du führer à la Tanière du loup (Wolfsshanze) près de Rastenburg (auj. Ketrzyn en Pologne). Si cette convocation donnait une occasion à saisir, elle éloignait aussi le chef charismatique du complot en charge du coup d’Etat à Berlin. Ce qui signifiait pour Claus être dans le même temps à deux endroits distants de 500 kilomètres !
Mais déjà retardé par deux fois à cause de l’absence de Göring et d'Himmler, l’attentat ne pouvait plus attendre. Une fois commis, Stauffenberg contacterait dès qu'il le pourrait les putchistes de Berlin où il rentrerait d’urgence en avion.