Le cimetière des Aveugles ou petit cimetière (3)
En 1664, soit peu de temps après l’ouverture du cimetière Sainte-Croix, un troisième fut ouvert. Il mesurait environ 33 mètres sur 28 et contenait sept fosses de 4 mètres sur 3 ré-utilisées tous les sept ans. Des maisons de quatre à cinq étages le dominaient sur trois de ses côtés.
Les pylônes de sa porte, œuvre de l’architecte Maclaurin, en 1772, furent copiées par Godde pour la porte monumentale du Père-Lachaise qu’il réalisa en 1825. Il en reprit les inscriptions :
- Sur le pylône de gauche : Fides et pietas erixerunt
- Sur celui de droite : has ultra metas requiescant beattam spem expectantes.
Une tête de mort en pierre sculptée reposait sur les ailes déployées d’une chauve-souris
Après avoir servi cent-vingt ans, ce cimetière fut fermé en 1784 puis vendu. Sous la Révolution, le Bal de Zephirs, existant encore en 1825, s’installa sur son emplacement. Pressée d’ouvrir l’établissement, la jeunesse du quartier n’avait pas songé à retirer les insignes de mort à l’entrée du bal pas plus que les pierres tumulaires sur lesquelles on dansait. Le nom du bal s’affichait en transparent de couleur rose. Le bruit des instruments semblait sortir du fond des tombeaux...
Y furent notamment inhumées...
► SAINT-SIMON Marie-Elisabeth de Rouvroy de (1698-1762).
Epouse de Guy Claude Roland de Laval-Montmorency du maréchal de Montmorency, elle était de la cousine du fameux mémorialiste qui s’en occupa comme un père lorsqu’elle se retrouva orpheline du sien. Bien que son époux ne fût que maréchal de camp, on appelait Marie-Thérèse, la maréchale de Montmorency.
Elle était la mère de Marie-Louise de Laval-Montmorency, dernière abbesse de Montmartre, guillotinée en 1794. Sourde et aveugle, la vieille dame fut condamnée pour avoir « sourdement et aveuglément » comploté contre la République. Elle repose au cimetière de Picpus. Il ne reste rien de sa tombe.
Très probablement aussi: