Acteur prisé des réalisateurs de la Nouvelle vague, il ne cessa de tourner. Trop peut-être selon certains car son personnage toujours agité, bavard, élégant et cynique finit par se diluer dans des productions médiocres.
Intelligent, il comprit le danger et se lança dans la réalisation en 1971 avec Eglantine, une évocation nostalgique de ses souvenirs d'enfance. Pour la télévision, il réalisa Les Malheurs de Sophie (1981) et surtout Un bon petit diable (1983). Autant de réalisations faisant preuve de son sens de l'esthétisme.
Avec le temps, préférant la retenue à l'extravagance, ses rôles lui conférèrent une nouvelle stature comme dans Les Innocents (1987) qui lui valurent le César du meilleur second rôle masculin; L'Effrontée (1986) ou encore l’inattendu amiral de Coligny dans La Reine Margot (1994).
Eternel homme de théâtre, il fut successivement directeur du théâtre Hébertot, des Bouffes-Parisiens ainsi que directeur artistique du festival d’Anjou et créateur du festival de Ramatuelle.
C’est avec le même succès qu’il s’essaya à l’écriture dont J’ai oublié de vous dire confirmant les talents de ce mémorialiste inépuisable.
Mais au-delà d’une biographie succincte, cette personnalité du « tout-Paris », qui avait de surcroît beaucoup d’esprit, intervenait régulièrement dans de nombreuses émissions de radio (Les grosses têtes) et de télévision, particulièrement lorsqu’il s’agissait de témoigner sur la vie des acteurs. Et quel témoin ! Avec un art consommé, il savait raconter de façon savoureuse les anecdotes les plus truculentes mais toujours enrobées de tact et d’affection.
Brialy aimait sincèrement les artistes de tous poils, ouvrant grand les portes de sa propriété de Monthyon (Seine-et-Marne) à ses amis dans l’infortune ; générosité dont plus d'un plus d'un(e) lui furent reconnaissant(e)s.
A ces qualités, on peut rajouter la pudeur qui lui fit tenir secret le cancer qui le rongeait. Elégance quand tu nous tiens…
A force d'être toujours présent aux obsèques de bien des personnalités, Thierry Le Luron l’avait surnommé « La Mère Lachaise »... A sa mort, ce fut à son tour de recevoir les hommages d’un impressionnant parterre de célébrités venu l'accompagner à sa dernière demeure.
Jean-Claude Brialy fut inhumé au cimetière de Montmartre aux côtés d’une dame qu’il aurait probablement aimé rencontrer dans une autre vie: Marie Duplessis, la dame aux camélias.