Moyennant quoi, Henri IV put, entre autres, faire accepter un édit permettant aux réformés d'accéder aux charges publiques.
De caractère maussade, plusieurs évènements l’amenèrent à s’opposer à Henri IV. D’abord, le remariage du roi avec Marie de Médicis, puis la naissance du futur Louis XIII, l’avaient éloigné du trône. De plus, bien que peu attiré par les femmes, espérant trouver en lui un mari complaisant, Henri IV lui fit épouser Charlotte de Montmorency, dont il était éperdument amoureux. Humilié, Condé refusa de se prêter au jeu, traita le roi de « tyran ». Un mot en appelant un autre, Condé, bafoué, enleva sa femme qu’il plaça aux Pays-Bas sous la protection des archiducs et se rendit en Italie combattre avec les Espagnols contre la France ! En fait, le comportement qu’il adopta illustrait parfaitement le fameux « devoir de révolte » dont la noblesse de l’époque se croyait investie.
L’assassinat d’Henri IV lui permit de rentrer en France et de participer à des rebellions au début du règne de Louis XIII. Mais intelligent, après avoir compris son erreur, il se réconcilia avec Richelieu et Louis XIII, participa aux nombreuses campagnes de ce dernier, dont la guerre contre les huguenots dans le sud du royaume, et obtint le commandement, en 1638, de l'une des armées qui luttaient contre l’Espagne sur la frontière pyrénéenne. Dorénavant, fidèle serviteur du roi, cette soumission exemplaire lui valut de grands avantages : gouvernement de provinces, dont celui de la Bourgogne qui resta dans sa descendance jusqu’à la Révolution ; l’héritage de son beau-frère, Henri de Montmorency, décapité à Toulouse. Possédant de réelles qualités d’homme d’Etat, avisé en affaires, et d’évidence plus efficace et brillant dans l’obéissance que dans la révolte, à sa mort, il laissait une immense fortune à son fils aîné, le futur Grand Condé.
Ses entrailles furent déposées au couvent des Minimes de la Place royale dans la chapelle Saint-François-de-Paule qu’il avait fait décorer de plusieurs tableaux représentant la vie du saint, et en actions de grâces pour le remercier d’avoir intercéder auprès de Dieu pour avoir des enfants. L’un des tableaux passait pour un chef-d’œuvre de Simon Vouet.
-de bas-reliefs en bronze représentant les quatre Triomphes de Pétrarque : la Mort, le Temps, la Renommée et l’Eternité.
-de six figues en bronze de gauche à droite : un enfant présentant une épitaphe, les allégories de la Justice (épée et balance), la Religion (putto et cigogne), la Prudence (sous les traits de Minerve) , la Piété (mains croisées sur la poitrine), et un enfant portant un bouclier.
Préservé au Musée des Monuments français par Alexandre Lenoir, rendu aux Condé en 1816, il fut installé dans cette chapelle aux cœurs du château de Chantilly et adapté à la forme circulaire. L’urne au centre renferme plusieurs cœurs de princes de Condé.