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JARRY Alfred (1873 – 1er novembre 1907)
Cimetière parisien de Bagneux, 23ème division (Hauts-de-Seine)
Figure pour le moins singulière et pittoresque de la littérature libre et indépendante, dès 1885, il composa ses premières comédies en vers et prose qu’il conserva et qu’il intitula Ontogénie, devenu adulte.
 
Mais sa célébrité à venir, de façon précoce, prit racine au lycée de Rennes où un professeur de physique, M. Hébert, surnommé Eb, Ebé, Ebon, etc., était le protagoniste d’une geste épique et satirique que se transmettaient des générations d’élèves, dont l'une l’avait relatait ses tribulations comme roi de Pologne.
Et le jeune Jarry de s’emparer du personnage et de l’adapter à sa sauce sous les traits d’Ubu Roi qui apparut pour la première fois en 1893 à l’occasion d’une publication dans L'Echo de Paris littéraire illustré.
Alfred, ayant échoué de façon magistrale au concours d’entrée de l’Ecole normale, collaborait dorénavant à divers journaux et revues comme le Mercure de France, la Revue Blanche, et d'autres. Avec plus ou moins de succès, et plus ou moins longtemps en fonction de la longévité des revues et de ses humeurs, il fut collaborateur ou directeur de revues jusqu’en 1896 où il fut engagé comme secrétaire par Lugné-Poe, directeur du Théâtre de l'Œuvre, qui accepta d’inscrire au programme Ubu roi qui venait d’être publié. Le 10 décembre, la première de la pièce déclencha une polémique comparable à la bataille provoquée par Hernani de Victor Hugo, en 1830. Dès lors, les représentations de ses pièces se suivirent au fil des cycles d’Ubu décliné en représentations pour marionnettes (1898), ou sous forme réduite pour le cabaret des « Quat’z’arts » (1901).
 
La gloire ne nourrissant pas son homme, il dut restreindre son train de vie mais pas ses frasques à la
« Ubu ». Plus attentif au mouvement d’une phrase qu’à sa personne, très discipliné dans ses nombreuses extravagances, il avait un jugement sain et une logique implacable. Très intelligent, assimilateur jusqu’à la singerie, peut-être plus doué d’ingéniosité que d’imagination, humaniste, mathématicien, l’esprit ouvert à toutes les spéculations scientifiques, il inventa la « pataphysique », « science des solutions imaginaires qui accorde symboliquement aux linéaments les propriétés des objets décrits par leur virtualité », qui parut dans son livre Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien (1897-1898).
En 1901, parut Messaline, roman de l'Ancienne Rome, d’une documentation solide et d’une écriture neuve et colorée, puis Le Surmâle (1902), roman d’une formidable fantaisie lyrique.
 
Malheureusement, plusieurs revues pour lesquelles il collaborait  régulièrement cessèrent de publier et ses contributions ailleurs étaient de plus en plus brèves.  Il continuait encore à écrire des fragments d’œuvres que des revues publiaient mais déjà ses abus d’absinthe se faisaient sentir. Un peu fatigué et déçu, il cessa d’écrire. On le voyait au café, devant des amis, « avec ce dédain d’un homme qui sème pour le plaisir, par habitude, par besoin, mais sans espoir de récolter. »
En 1905, ivre, en présence d'Apollinaire qui le désarma, il  tira "à blanc" des coups de revolver sur le sculpteur espagnol Manolo Hugué.
 
Plongé dans un extrême dénuement, poursuivi par ses nombreux créanciers,  malade, le plus souvent à Laval auprès de sa sœur, ses amis parisiens se démenaient pour l'aider.
De retour à Paris, son état s’aggrava. Le 29 octobre, son ami  Alfred de la Vallette et le docteur Saltas le firent transporter d'urgence à l'hôpital de la Charité où il mourut quatre jours plus tard d'une méningite tuberculeuse.
Le surlendemain, après une brève cérémonie en l’église Saint-Sulpice, il fut inhumé au cimetière parisien de Bagneux.
 
Critique d’art, il fréquenta Gauguin à Pont-Aven et participa à « lancer » le Douanier Rousseau. Mais surtout, et avant tout, tout en conservant un style traditionnel, sa forme nouvelle d’ironie caricaturale en fit l’un des inspirateurs des surréalistes et du théâtre de l'absurde avec toujours, et encore, Ubu Roi comme référence.
Faire-part d’obsèques d’Alfred Jarry
© L’Etoile absinthe : société des Amis d’Alfred Jarry
Grâce à une souscription lancée par le Mercure de France, un groupe de ses amis pourvut aux frais d’obsèques et d’inhumation. Une inscription et un entourage de protection autour de la tombe étaient également prévus. Ce projet fut-il réalisé ? Peut-être,  si l’on se réfère à un solde de facture d’un marbrier local de mai 1908 adressée  à Alfred de la Vallette, à moins qu’il ne s’agisse du solde des obsèques.
© L’Etoile absinthe : société des Amis d’Alfred Jarry
En revanche, pour celles ou ceux qui se posent encore la question, un fait est certain, il ne repose plus dans cette sépulture depuis des lustres. Inhumé dans une concession temporaire renouvelée deux fois, sa dépouille disparut à une date indéterminée sans que les registres aient, malheureusement, conservé la moindre trace de son exhumation et de sa destination.
Depuis, la tombe ci-dessous passe régulièrement pour être la sienne... sauf que :
© MCP
11 janvier 2017
► Poète, romancier et dramaturge français
Sources principales :
-Les Amis d’Alfred Jarry : vie et œuvre de Jarry -http://alfredjarry.fr/biographie/index.php
-L’Etoile absinthe : société des Amis d’Alfred Jarry -http://alfredjarry.fr/amisjarry/fichiers_ea/etoile_absinthe_067_68reduit.pdf
(*) commentaire(s)
© MCP
La lecture des registres indique un emplacement bien précis au moment de son inhumation (division 23, ligne 5, tombe 25). Selon les informations émanant de la conservation du cimetière, cette même concession fut cédée en 1963 à la famille Lévy dite "L'Abbé".
L'erreur  récurrente de localisation pourrait venir à la fois :
-d'une rumeur disant que la tombe de Jarry se trouvait en ligne 7, soit deux lignes plus loin,
-d'une erreur de mode de comptage dans des lignes
Si l'on observe la photo ci-après, on voit bien que les deux tombes se situent dans le même prolongement mais bel et bien à deux lignes de différence.
Par ailleurs, soyons logiques : une concession achetée en 1963 et toujours abandonnée et inoccupée  serait pour le moins  singulier, voire inédit. CQFD, la tombe ci-dessous est bel et bien celle   qui occupe l'emplacement de la sépulture de Jarry.
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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