Elevé dans la tradition militaire prussienne, il compensait une infirmité-il avait le bras gauche paralysé- par un plaisir immodéré de la parade, n’aimant rien tant que les uniformes dont il s’affublait sans cesse.
Il avait beau affirmer que l’Allemagne entrait dans « nouveau cours », sa politique n’en restait pas moins marquée de la plus grande incohérence. Tout en se voulant un empereur social, il ne cessa de nourrir une haine farouche envers la social-démocratie.
Piètre diplomate, il multipliait les discours agressifs donnant l’impression d’une irrépressible et dangereuse monté d’hégémonie. D’ailleurs, ne voulait-il pas faire de l’Allemagne une grande puissance internationale et damer le pion à l’Angleterre et à la France ? Pour cela il chargea l’amiral von Tirpitz de bâtir une flotte considérable.
Alors que les scandales se multipliaient dans son entourage, ses déclarations intempestives achevèrent de le discréditer. Perdant de sa superbe, il vit le pouvoir lui échapper au profit des militaires conscients de leur rôle à jouer pour préserver le prestige d’un pays dont la réussite économique et industrielle était incontestable et qui avait besoin de débouchés internationaux. Mais ni le Royaume-Uni ni la France n’étaient disposés à laisser menacer leur propre expansion. Les incidents se multiplièrent. Face à la Triple-Entente (Angleterre, France et Russie), Guillaume II joua un rôle prépondérant dans la Triple-Alliance aux côtés de l’Autriche-Hongrie et de l’Italie.
Quand survint l’assassinat de François-Ferdinand d’Autriche à Sarajevo, en 1914, par Gravelo Princip, toutes les conditions étaient réunies pour un conflit majeur. En incitant l’Autriche à faire preuve de fermeté, il prit une part écrasante de responsabilité dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Mais il ne put épargner à son pays le désastre de 1918. Contraint d’abdiquer après la défaite, il se réfugia aux Pays-Bas où il vécut en gentilhomme campagnard jusqu’à sa mort.
Entre temps, il avait réchappé à quelques tentatives d’assassinat mal préparées et à une demande d’extradition des Alliés pour être jugé après la Grande Guerre.
Après ses funérailles, où lui furent rendus les honneurs militaires accompagnés de symboles nazis qu’il n’avait pourtant pas souhaités, Guillaume II fut inhumé dans une chapelle dans le parc de sa résidence de Doorn.
Ses deux épouses: