Après un bref séjour en Espagne, il accomplit un exploit en construisant en hâte un pont sur le Danube qui permit aux troupes de franchir le fleuve.
Gouverneur général des Provinces Illyriennes qu’il avait enlevées, il se dépensa ensuite sans compter lors de la campagne d’Allemagne de 1813. Partout où l’on avait besoin de lui il couvrit la retraite en protégeant les ponts.
Son destin devint complètement lié à celui de l’Empereur qu’il accompagna tout naturellement à l’île d’Elbe où il exerça les fonctions de ministre de l'Intérieur et gouverneur des affaires civiles.
Grand maréchal du Palais et conseiller militaire de Napoléon lors des Cent-Jours, il le suivit dans tout le périple qui le mena jusqu’à Sainte-Hélène dont il rédigea un des évangiles. Ce fut durant cet exil que la légende impériale en fit "le fidèle parmi les fidèles".
En 1821, amnistié d’une condamnation à mort par contumace, il put rentrer en France où il fut accueilli triomphalement.
Nommé commandant de l'École polytechnique en novembre 1830 par la monarchie de Juillet, élu député de l’Indre et siégeant à gauche, il se retira de la vie publique après avoir été battu en 1834.
Mais en 1840, Louis-Philippe le chargea d’une mission bien particulière : celle du retour des cendres de l’Empereur en France. Il partit ensuite pour un long voyage aux Caraïbes et aux États-Unis dont il revint pour mourir dans sa ville natale de Châteauroux et où il fut inhumé suivit simplement par l’un de ses fils.
Mais les histoires post-mortem connaissent aussi des rebondissements.
Immédiatement après son décès, les chambres affichèrent leur désir de rapprocher sa mémoire de celle de l'Empereur. Après les obsèques minables de Châteauroux et sa modeste tombe, toute la pompe nationale pour le mener aux Invalides où, par la loi du 13 avril 1845, Bertrand allait trouver sa place.
- Le 1er mai 1847, dans le cimetière Saint-Denis de Châteauroux on organisa une cérémonie solennelle qui provoqua un immense hommage populaire devant la chapelle ardente où l’on dressa « un catafalque sur une riche estrade, entourée de draperies noires aux larmes d'argent ; des trophées de drapeaux tricolores s'élevaient aux angles et au sommet. Sur le cercueil étaient placés, supportés par des coussins, d'un côté le grand cordon de la légion d'honneur et les insignes des divers ordres dont l'illustre défunt a fait partie ; de l'autre, son épée, présent de Napoléon ».
- 2 mai 1847. Le convoi funèbre prit le chemin de Déols, point de départ pour Paris : « Dans les villes traversées par ce convoi, la garde nationale et la foule se pressent : Vatan, Vierzon, Orléans où le cercueil emprunte le chemin de fer jusqu'à Paris. »
- 3 mai 1847. Le char funèbre, les voitures de deuil et de la famille impériale, arrivèrent aux Invalides où le corps fut déposé dans une chapelle ardente en attendant les grandes cérémonies du 5 mai qui lui étaient dédiées en même temps qu’à Duroc.
- 5 mai 1847. Ce jour là, dans les Invalides et l’église habillés de noir, on érigea un double catafalque. Après la messe et l'absoute, les deux cercueils furent transportés dans les caveaux au-dessus desquels furent construits les cénotaphes en marbre et identiques, selon un dessin de Louis Visconti. Situés à l'entrée de la crypte impériale comme deux gardiens se faisant face, ils encadrent la porte communiquant avec la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides : Bertrand à l'ouest (à gauche de la porte) et Duroc à l'est (à droite de la porte).