Croulant sous les commandes de riches collectionneurs, sa renommée atteignit Paris où le cardinal de Richelieu, pour lequel il avait peint plusieurs Bacchanales, le fit venir en 1640. Accueilli avec les plus grands honneurs, chargé de la réalisation de plusieurs toiles et de la décoration de la Grande Galerie du Louvre, nommé premier peintre du roi et directeur général des embellissements des maisons royales, Poussin se trouva rapidement confronté à la jalousie de Simon Vouet et aux critiques de ses rivaux. D’un caractère généreux et modeste, préférant une vie paisible et laborieuse aux honneurs, Nicolas, très irrité par toutes ces tracasseries, prétexta le besoin d’aller chercher sa famille à Rome pour quitter Paris où il ne revint jamais, même s’il continua à travailler pour la France.
Entamant sa période la plus féconde, d'où ressortent les plus parfaites expressions du classicisme français, il se consacra aux thèmes religieux. Les tableaux de la fin de sa vie, d’une facture plus monumentale, dégagent en même temps une extraordinaire sensibilité et une harmonie sereine dont témoignent sa fameuse série des Quatre saisons, regardée comme un des sommets de l'histoire de la peinture.