Au service de l’armée de Versailles lors de la Commune, il rétablit l’ordre après des représailles tristement mémorables. Pendant la Semaine sanglante, il laissa faire et ne donna l’ordre de suspendre les exécutions sommaires que le tout dernier jour.
C’est alors que commença sa carrière politique. Ennemi du « péril social » et partisan de l’ordre dans la justice, il fut poussé par les monarchistes à la présidence de la République le 24 mai 1873, après la démission d’Adolphe Thiers.
S’il n’était pas un grand esprit, Mac-Mahon était un homme d’honneur et prit très au sérieux son mandat plus par devoir que par goût du pouvoir. Etranger aux luttes intestines entre légitimistes, orléanistes et bonapartistes, il n’était pas opposé à la restauration d’une monarchie constitutionnelle.
Il se retrouva en face d’une Chambre majoritairement républicaine, le suffrage universel renforçant la gauche. Le 16 mai 1877, il renvoya Jules Simon, président du Conseil et républicain, pour le replacer par le conservateur duc de Broglie. La Constitution lui en donnait le droit, mais l’Assemblée estima que le président devait être issu de sa majorité. Ainsi s’ouvrit une crise politique opposant Mac-Mahon à l’Assemblée. Après avoir dissous l’Assemblée et une campagne électorale agitée, les républicains l’emportèrent de peu. C’est alors que Léon Gambetta prononça son fameux : « Mac-Mahon devra se soumettre ou se démettre » et Mac-Mahon démissionna le 30 janvier 1879. Le pouvoir n’était plus à l’Elysée. Il n’avait pas osé faire un coup d’Etat militaire.
Naissance du septennat:
Dès l'élection de Mac-Mahon, la majorité monarchique eut le souci de perpétuer le statut provisoire du régime le plus longtemps possible, en attendant l'accession au statut de prétendant du comte de Paris. Pour y pourvoir, une loi du 18 novembre 1873 décida de prolonger de sept ans les pouvoirs de Mac-Mahon, créant ains le "septennat" qui fut remplacé par un quinquennat en 2002.
Peu cultivé, étranger aux choses de l’esprit, il n’en demeure pas moins son courage militaire, son désintéressement, son sens du devoir et de l’honneur. Le vieux maréchal se retira au château de La Forest dans le Loiret, d’où il ne sortait que pour présider la Société des secours aux blessés de guerre. Le 22 octobre 1893, après des obsèques nationales et une messe à l'église de la Madeleine, Patrice de Mac-Mahon fut inhumé dans le caveau des Gouverneurs en la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides. Il est le seul président à avoir sa tombe dans ce "cimetière" militaire.