Mais Pierre de L’Estoile est surtout connu pour ses Mémoires journaux, recueil de notes prises au jour le jour de 1574 à 1610 sur les faits, les nouvelles et les bruits de la Cour et de la Ville.
Bien que reprises après coup, par l’abondance de renseignements et l’impartialité de l’auteur, elles constituent un document irremplaçable souvent haut en couleur sur la vie quotidienne des lendemains de la Saint-Barthélemy à l’avènement des Bourbons avec Henri IV.
Bon bourgeois de Paris et représentant du tiers, parti formé par catholiques non ligueurs favorables à Henri IV, L’Estoile reflète un courant d’opinion proche de la Satire Ménippée (1594), pamphlet dirigé contre la Ligue et rédigé par plusieurs auteurs.
Pierre de L'Estoile fut inhumé en l'église Saint-André-des-Arts. Lors de sa destruction, les ossements qui s’y trouvaient furent transportés aux Catacombes le 24 février 1794. Les restes de notre mémorialiste s'y trouvent peut-être.
Son fils, Claude de L’Estoile (1597 - 1625), fut l’un des « collaborateurs » de Richelieu écrivain. Il a laissé une tragédie, la Belle esclave (1643), une comédie, l’Intrigue de filous (1644) ainsi que des poésies lyriques dans le goût de Malherbe. Il fut reçu à l‘Académie Française en 1634.