Libérée, arrêtée de nouveau en 1794 et relâchée à la chute de Robespierre, elle connut une dernière fois la prison en 1795 où elle resta au secret jusqu’en 1796.
Mme de Tourzel, que l’on peut considérer comme une miraculée du couperet, se retira dans ses terres d’Abondant, dans l’Eure-et-Loir, qu’elle avait quittées avec regret quelques années plus tôt pour se jeter dans les flots tumultueux de l’histoire. Profondément choquée par la disparition brutale de membres de sa famille et de Louis XVII, elle y vécut entourée de ses souvenirs et de ses petits-enfants. Sous la Restauration, elle resta liée à la famille royale. Reconnaissant de sa fidélité sans faille, Louis XVIII la fit duchesse de Tourzel en 1816.
Elle décéda au château de Groussay à Montfort-l’Amaury mais, selon sa volonté, fut inhumée parmi
« ses chers habitants d’Abondant » dans l’église du village où reposaient déjà de nombreux membres de sa famille.
Elle est l’auteur des Mémoires de la duchesse de Tourzel, gouvernante des enfants de France de 1789 à 1795.
Soixante ans après sa mort, le château d’Abondant était vendu à un industriel américain, Franklin Singer (celui des machines à coudre).
Le duc des Cars, oncle des vendeurs, hurlant au sacrilège et faisant fi des volontés des défunts, refusa que les dépouilles de ses ancêtres restassent en ce lieu soudainement profané par des roturiers.
Il décida de relever tous les corps pour les transporter à St Symphorien, près du château de Sourches, berceau de la famille de Tourzel.
C’est ainsi qu’en 1903, à Abondant, on vit arriver par le train des cercueils de tailles diverses « afin de remédier au mauvais état de ceux que l’on trouverait dans l’église où ils reposaient tout autour du
chœur ».
On s’activait à la relève quand on s’avisa que le nombre de corps était bien supérieur au calcul de Monsieur le duc. La solution à ce problème mathématique fut vite trouvée. Monsieur le duc courut de toute urgence à Dreux acheter une série de…valises de grandes tailles dans lesquelles on entassa tant bien que mal tous les ossements épars ! Et notre duchesse d’effectuer son dernier voyage dans ce singulier convoi qui la mena, avec sa famille, jusqu’à la crypte de la chapelle du manoir de l’Isodière qui était un hospice, puis dans le cimetière de cette commune sarthoise où les Tourzel et les Des Cars reposent dans un grand carré.