Une précision m’a été rapportée par Mr Hugues de Charnacé, membre de la Société des Fils de la Révolution Américaine qui regroupe les descendants en ligne directe de ceux qui ont contribué à l’indépendance : le 4 juillet, jour de la Fête Nationale américaine, l'ambassadeur des Etats-Unis, ou son représentant, vient remplacer le drapeau américain qui flotte sur la tombe. Ce drapeau est envoyé dans un des 50 Etats, à tour de rôle. Cette cérémonie est organisée par cette Société. La légende raconte que, pendant la période d'occupation, les Allemands renoncèrent à à enlever le drapeau.
Qu’il soit inhumé dans le sanctuaire de Picpus où reposent mille trois cent six victimes de la Terreur peut surprendre. Il y a une bonne raison à ce fait.
Son épouse, Adrienne de Noailles, réchappée de la guillotine, avait souhaité reposer auprès de son grand-oncle, de sa grand-tante, de sa grand-mère, de sa sœur et de sa mère, la duchesse d’Ayen, tous guillotinés. Cette autorisation lui ayant été accordée, le général put l’y rejoindre quand son heure fut venue.
Ainsi La Fayette est-il enterré dans un paradoxe. Mais là aussi, au-delà du personnage politique, ce serait oublié combien Adrienne l’aimait. Et au bout du compte, ceux qui reposent en paix dans ce cimetière lui doivent peut-être une fière chandelle. Lorsque sous la IIIe République on voulut percer l’avenue de Bel-Air pour respecter le tracé en étoile de la place de la Nation, un projet de destruction menaçait le cimetière : ce qui signifiait toucher à La Fayette. Un tel sacrilège n’étant pas envisageable, Picpus fut sauvé. Peut-être aussi que la proximité de l’hôpital Rothschild, lui aussi concerné par le projet, aida à la sauvegarde. On notera que les honneurs rendus sur sa tombe, en plus du drapeau américain, proviennent d'outre-Atlantique.