POCAHONTAS (Meto-aka) (vers 1595 – 21 mars 1617)
A proximité de l'église St George de Gravesend (Angleterre)
Ils remontèrent une rivière qu’ils nommèrent James et s’installèrent sur une île qu’ils baptisèrent Jamestown.
Parmi eux le Capitaine John Smith qui, plein de ressources quand les calamités fondirent sur ces tous premiers colonisateurs, devint le président de cette colonie masculine.
A proximité de leur campement, le long des rivières James et York, plusieurs villages indiens étaient aussi installés. Leur accueil vis à vis des Blancs fut pour le moins mitigé. Certains indiens hostiles les attaquèrent, leur volèrent leur nourriture les rendant ainsi tributaires des indigènes. Beaucoup tombèrent malades et moururent. La colonie était sur le point de s’éteindre quand John Smith lança sa devise “Qui ne travaillera pas ne mangera pas ». Le groupe lui obéit et commença à défricher, couper les arbres et à planter du maïs.
Pendant que la petite colonie prospérait, John Smith explorait la région pour trouver un passage vers le Pacifique. C’est ainsi qu’il fut capturé par Opchanacanough, le plus jeune frère de Powhatan chef de la tribu du même nom mais aussi de la Fédération regroupant plusieurs tribus.
Powhatan souhaita la bienvenue à John Smith en lui offrant une fête et l’accès à son village. Parmi d’autres personnes, Smith rencontra Meto Aka dite Pocahontas. Elle était alors âgée d’environ douze ans. Dans sa biographie Smith raconta ainsi l’événement : “J’ai été capturé par les Indiens qui m’amenèrent à leur chef Powhatan. J’ai été ligoté avec des cordes puis traîné sur le sol où ils se préparaient à me tuer avec des massues. A cet instant une petite fille indienne d’environ dix ans se rua vers moi, jeta ses bras autour de moi et supplia le chef d’épargner ma vie. La petite fille était Pocahontas, la fille du chef ».
Il y a toujours des doutes quant à la véracité des récits ultérieurs de Smith. Peut-être qu’il fut sauvé par Pocahontas comme il peut s’être mépris sur un rituel auquel il prit part involontairement.
En revanche il devint vraiment l’ami de la jeune indienne et de sa tribu. Très romancée, leur rencontre, devenue légendaire, fut surtout l’origine d’une amitié sincère. Grâce à ces bonnes relations, Smith put établir des cartes et surtout initier un commerce d’échange avec les Indiens. Pocahontas devint une visiteuse assidue de la petite colonie. Elle délivrait les messages émanant de son père et accompagnait les Indiens apportant de la nourriture et de la fourrure qu’ils échangeaient contre diverses babioles.
Malheureusement, grièvement blessé alors qu’il était en reconnaissance, Smith fut contraint de rentrer en Angleterre et l’on se garda bien de préciser à Pocahontas qu’il était toujours vivant.
Privée de son chef, la colonie souffrit de bien des infortunes. Les Indiens pillèrent le village. La nourriture se faisant rare, les colons commencèrent à mourir de faim. Seulement soixante des cinq cents colons étaient encore vivants quand des bateaux d’approvisionnement arrivèrent enfin d’Angleterre.
Ce fut à ce moment qu’intervint Pocahontas, retenue comme otage par les colons mais qui, désappointée par les babioles que donnait son père pour l’échanger, décida de rester parmi les Blancs.
Avril 1607. Après quatre mois de navigation difficile le Susan Constant, le Godspeed et le Discovery, trois petits bateaux anglais jetaient l’ancre à l’embouchure de Chesapeake Bay en Virginie. Que des hommes à bord.
Venus coloniser ? A dire vrai, la motivation première de leur aventure était de trouver de l’or, de s’enrichir et de repartir. Leur histoire s’écrivit autrement. Ils furent les premiers colons du Nouveau Monde.
Le Susan Constant
© Warfieldian
Son véritable nom, Meto-aka, n’était utilisé que dans sa tribu. Ce n'est que plus tard qu'elle devint qui signifie “petite fille enjouée ».
Après le départ de John Smith qu'elle croyait mort, le capitaine Samuel Argall, homme énergique et plein de ressources et membre de la communauté de Jamestown, fit kidnapper Pocahontas afin d’obtenir une rançon. En fait, il espérait récupérer les quelques prisonniers Anglais détenus par Powhatan, des armes et du maïs que les Indiens avaient volés.
Bénéficiant d’une relative liberté, elle commença à apprécier son rôle d’intermédiaire entre son peuple et la colonie. On l'initia à la foi chrétienne et, en juillet 1613, elle rencontra John Rolfe, planteur de tabac.
Après un an de captivité, 150 hommes armés vinrent exiger de Powhatan l’intégralité de la rançon demnadée par Argall. Attaqués par les Indiens, les Anglais tuèrent beaucoup d’Indiens et détruisirent nombre de leurs villages. Finalement, Pocahontas fut libérée, dit à son père avoir été bien traitée et lui avoua avoir une relation amoureuse avec John Rolfe qui souhaitait l’épouser. Powhatan donna son consentement. Ce mariage était une sorte de traité de paix.
Puis, au printemps 1616, Sir Thomas Dale, gouverneur de la communauté d'Henrico où fut retenue un temps Pocahontas, fit un important voyage à Londres dans le but de récolter des fonds pour la compagnie virginienne. Pour convaincre les futurs donateurs, il organisa une campagne publicitaire grandiose. Il amena avec lui, une douzaine d’Indiens dont Pocahontas, elle même accompagnée de son mari et de leur jeune fils, Thomas.
Leur arrivée à Londres fut triomphale. Pocahontas fut présentée au roi Jacques Ier, à la famille royale ainsi qu’à toute la haute société. Elle y retrouva également le capitaine John Smith qu’elle croyait mort depuis huit ans. Après sept mois, Rolfe décida de rentrer en Virginie. En mars 1617, ils embarquèrent.
Cependant, il apparut rapidement que Pocahontas ne survivrait pas au voyage de retour. On la ramena à terre où elle mourut peu après peut-être de la tuberculose ou d’une pneumonie. Elle avait environ vingt-deux ans et rentrait dans la légende.
Elle fut inhumée dans le fief familial de son mari, sans qu'aucune preuve n'ait jamais confirmé sa sépulture près de l'église St George. Toutefois, depuis des siècles la croyance populaire le veut ainsi. N'y dérongeons pas. Si ce fut le cas, ses restes ont disparu depuis longtemps mais pas son souvenir qu'une statue rappelle devant l'église.
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Tripadvisor
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► John Smith (1580 – 21 juin 1631)
Eglise St. Sepulchre-without-Newgate de Londres (Angleterre)
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Soldat et explorateur, le nom de John Smith reste à jamais attaché à la première colonie installée en Amérique du nord, en Virginie.
Mais bien avant cette aventure, Smith, engagé très jeune dans la Marine, s'était déjà distingué à plusieurs reprises. Mercenaire dans les troupes du roi de France Henri IV contre les Espagnols, combattant pour l'indépendance des Pays-Bas, pirate, engagé contre Ottomans, capturé par par les Tartares, vendu comme esclave, traversant l'Europe, voyageant en Afrique du Nord, cet aventurier tout terrain était l'homme idéal pour l'aventure américaine.
A son retour, ses cartes et ses observations permirent une grande connaissance géographique et humaine de la région ouvrant la porte aux premiers flux d'émigrants.
Retracées dans ses ouvrages, les aventures de la colonie et sa relation amicale avec Pocahontas eurent un vif succès.
Inhumé dans l’aile sud de l'église, on ignore l’endroit exact de sa sépulture. En revanche, la copie exacte de la plaque originale qui indiquait son emplacement, rappelle principalement ses faits d’armes en Hongrie.
Une série de trois vitraux de Francis Skeat, offert par Bradford Smith en 1968, commémore sa traversée vers l'Amérique avec les trois bateaux.
La série de trois vitraux de Francis Skeat commémorant sa traversée vers l'Amérique avec les trois bateaux.
► John Rolfe (1585 – 1622)
Corps disparu
Cultivateur de tabac débarqué avec Smith, vibrant des meilleurs sentiments pour Pocahontas, la fit baptiser en 1613 et l’épousa cimentant ainsi l’une des premières paix temporaires avec les indiens.
A son retour en Virginie, Rolfe s’impliqua davantage dans le gouvernement de la colonie. Il continua à cultiver du tabac sur sa plantation « Bermuda Hundred » de Jamestown qui fut détruite par une attaque indienne en 1622. On ne sait s’il fut vraiment tué par les Indiens lors du massacre de Jamestown ou s’il mourut d’une maladie. On ignore ce qu’il advint de sa dépouille et de sa tombe.
► Powhatan (1551- avril 1618)
Réserve indienne Pamunkey de King William County, Virginie (USA)
Né Wahunsenacawk, de la tribu des Pamunkey il est probablement le fils du fondateur de la fédération de Powhatan, historiquement connu comme Luis Valasco qui fut captif des Espagnols. La fédération souffrit de pertes importantes y compris l’extinction de certains groupes à cause de l’introduction des maladies européennes. Sous Wahunsenacawk la Fédération semble s’être réorganisée en regroupant les Powhatans, les Arrohatecks, les Appamattucks, les Pamunkeys, les Mattaponis, les Chiskiacks et les Kecoughtans.
En tant que premier chef de la Fédération, Wahunsenacawk prit le nom de sa tribu Powhatan. En 1607, après le départ de Smith, la paix négociée entre ce dernier et Powhatan fut caduque. Les Indiens attaquèrent Jamestown et beaucoup de colons furent tués.
Powhatan mourut de maladie en 1618 et fut remplacé par son frère Opitchapam. Selon la tradition orale, Opechanough emmena les ossements de Powathan en ce lieu, près des la rivière Pamunkey. Aujourd’hui, un très intéressant musée sur place reconstitue la vie de sa tribu.
Site d'inhumation de Powhatan
https://mapio.net/pic/p-73561634/
TOMBES ET SEPULTURES DANS LES CIMETIERES ET AUTRES LIEUX
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par Marie-Christine Pénin
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