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► Ebéniste, fondeur, ciseleur, doreur, et dessinateur français
BOULLE André-Charles (1642 – 29 février 1732)
Eglise Saint-Germain-l’Auxerrois (Paris)
Fils d’un menuisier en ébène, il acquit de son père de nombreuses techniques de son art lesquelles, conjuguées avec son immense talent, firent de lui le plus célèbre ébéniste de son temps.
Reconnu très tôt pour ses dons, l’atelier familial profita rapidement des commandes dues au jeune artiste. Vers 1666, tout en conservant son atelier, il intégra la manufacture des Gobelins que Colbert venait d'installer.
En 1672, grandement soutenu par le même Colbert, qui le désignait comme « le plus habile dans son métier » , il reçut une commande pour Marie-Thérèse d’Autriche, et obtint un logement au Louvre, signe de la faveur royale et privilège de liberté par rapport aux corporations parisiennes.
 
Dans les années qui suivirent, il s'initia au travail de la marqueterie à écaille et métal, spécialité qui allait lui offrir sa célébrité et la postérité : la marqueterie Boulle qui consiste, entre autres, en placages d'écaille de tortue ou de corne combinés à du métal (du laiton en général, mais parfois aussi de l'étain et du cuivre rouge), découpés en formes complexes, étalés sur du bois teinté en noir souvent lui-même incrusté de minces filets de laiton.
Boulle n’inventait rien. Son mérite particulier résidait dans la virtuosité technique et le goût exceptionnel avec lesquels il combinait ces divers éléments.
Son sens inné de la décoration fut sans nul doute encouragé et dirigé par Le Brun qui supervisa l'ameublement de Versailles jusqu'en 1687.En 1684-1692, le Grand Dauphin lui commanda les lambris et parquet de son cabinet à Versailles, disparus au 18ème siècle, qui couronnèrent son succès.
 
Une autre de ses innovations majeures fut  d'appliquer des bronzes sur ses meubles pour en protéger les parties les plus sensibles. Mascarons, griffes, frises, feuillages... envahirent  consoles, bureaux et cabinets. Grâce à Boulle, le bronze,  jusqu’alors cantonné à la sculpture, fut travaillé et employé dans toute sa diversité possible : pendules, chenets,  luminaires, mascarons, espagnolettes, cartels, etc.  
 
Mais le génial ébéniste ne se contenta pas de remarquables  innovations techniques ou esthétiques, il créa aussi de nouveaux meubles. Pour la chambre de Louis XIV à Trianon, il révolutionna, en 1708, une forme de meuble : la commode qui résume son art à merveille.
La commode de 1708
Bureau en ébène avec femmes en bronze doré dans les angles (Château de Vaux-le-Vicomte) © O. Toris
Pendule de cheminée
Fortune faite, il put acquérier des biens et s’adonner à sa passion de collectionneur d’art jusqu’au déraisonnable. Plusieurs fois proche de la ruine financière, il dut son salut à Louis XIV dont la mort marqua la fin de sa carrière. Agé, sans pour autant cesser toute activité,  il décida de passer la main à ses quatre fils : Jean-Philippe, Pierre-Benoît, André-Charles II dit « Boulle de Sève » et Charles-Joseph.
 
Colbert  avait voulu développer les arts et manufactures en France et favoriser les exportations.  En comptant parmi sa clientèle privée les électeurs de Bavière et de Cologne, le roi d'Espagne ou les ducs de Lorraine et de Savoie, Boulle incarna la réussite éclatante de cette politique et  participa au rayonnement retrouvé des arts décoratifs français. La somptuosité de ses réalisations servit pleinement la magnificence du Roi-Soleil, des autres monarchies et des puissants.
 
Dispersée ou disparue, la moindre création certifiée de sa main de son abondante production, due aussi à sa longévité, atteint de nos jours des sommes colossales.
 
L’héritage de son  excellence ne fut pas perdu puisqu’on la retrouve dans la célèbre école d’Arts Appliqués de Paris, la très exigeante école Boulle créée en 1886.  
André-Charles Boulle mourut dans son appartement des galeries du Louvre et fut inhumé le lendemain, 1er mars, en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois. Ses ossements se trouvent peut-être dans l’ossuaire situé sous les toits de l’église. Aucune trace de sa tombe, ni la moindre épitaphe signalant sa présence ne furent retrouvées.
 

Ses quatre fils continuèrent ensemble l’œuvre paternelle sans pour autant atteindre sa renommée pour au moins une bonne raison : la longévité de leur père, qui ne leur passa la main qu’en 1715 mais qui continua à être présent encore de longues années, ne les libéra vraiment de sa « tutelle » qu’à sa mort en 1732. Or, trois sur quatre moururent relativement peu de temps après (1741, 1744 et 1745) ne leur laissant que peu d'espace  pour s’affirmer.
D’autre part, dans un travail collectif il est toujours difficile d’attribuer une signature certaine d’une œuvre à un individu,  d’autant plus qu’il fallut attendre 1743 pour que l’usage de l’estampille soit généralisée. C’est ainsi qu’à défaut d’authentification  avérée, on peut souvent voir la mention « attribué(e) à  »  même pour André-Charles.
Et puis, habitués  à travailler du mobilier qui devait dégager de la puissance jusqu’à en être écrasant, peut-être ne surent-ils pas s’adapter  à la nouvelle tendance d’un mobilier beaucoup plus léger.
 
- Jean-Philippe (1678-1744) fut inhumé en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois
 
-  Pierre-Benoît (1680-1741). Lieu d’inhumation ignoré à ce jour
 
- André-Charles II dit « Boulle de Sève » (1685-1745) devait son surnom à la maison rue de Sèvres dont la fratrie était propriétaire par héritage. Lieu d’inhumation  ignoré à ce jour.
 
- Charles-Joseph (1688-1754) fut inhumé au cimetière des Innocents.
 



Sources principales
- http://www.universalis.fr/encyclopedie/andre-charles-boulle/2-la-marqueterie-boulle/
- André-Charles Boulle et sa famille par JP Samoyault- Genève, librairie Droz (1979)
- Epitaphier du vieux Paris-Tome V
- Actes d’Etat-civil d’artistes français par Henri Herluison-Slatkine Reprints- Genève 1972
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16 juillet 2016
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