Libéré, il combattit sur le Rhin et, ayant montré une rare bravoure et une grande présence d'esprit à la prise des lignes de Wissembourg, fit une carrière fulgurante le menant de plus jeune général de brigade de l’armée française au grade de général de division après avoir été remarqué par Moreau.
Ardent au combat, général consommé, il prit la plus grande part aux victoires des campagnes de 1795, 1796 et 1797, année où il rencontra Bonaparte à Passenario en Italie. Ce dernier lui confia l'organisation d'un convoi maritime pour la campagne d'Égypte où il écrasa par deux fois les mamelouks (13 et 21 juil. 1798) avant de poursuivre en Haute Egypte l’un de leurs grands dirigeants, Mourad Bey.
Partout vainqueur, d’un caractère antique, il avait la réputation d’allier à une bravoure une probité rigide et un désintéressement complet. Il se montrait si généreux envers ses propres soldats et les vaincus qu’en Allemagne les paysans allemands l’appelaient « le bon général ». En Egypte ce fut le « Sultan juste ». S’intéressant aussi bien au pays qu’à son passé pharaonique, en homme instruit, il procura aux scientifiques chargés de reconnaître le pays tous les renseignements qu'il avait recueillis en recherchant lui-même les ruines et les monuments importants.
Après la convention d’El-Arich (janv. 1800), il demanda un sauf-conduit pour regagner la France. Intercepté et retenu à Livourne par les Anglais, puis libéré, sans avoir pu revoir les siens, il rejoignit Bonaparte en Italie juste avant la bataille de Marengo et se vit aussitôt mis à la tête d’un corps d’armée et envoyé vers Novi.
En chemin, entendant une canonnade, il changea de direction et arriva sur le champ de bataille de Marengo (14 juin 1800) alors que les Français se repliaient devant les Autrichiens victorieux. Son arrivée bouleversa la situation. A la tête de ses troupes, il écrasa l’ennemi surpris et donna la victoire à la France. Mais, au cours de la charge, il fut mortellement blessé d'une balle en plein cœur.