Après avoir entamé une carrière dans l’armée, il en démissionna en 1802 pour écrire « des comédies comme Molière ». Le peu de succès de ses essais dramatiques l’engagèrent à reprendre du service, cette fois dans l’intendance, en 1806. Passionné de voyages, sa fonction le mena sur les chemins des campagnes napoléoniennes dont celle de Russie où il fut témoin du grand incendie qui ravagea Moscou après l'entrée de la Grande Armée en septembre.
La chute de Napoléon Ier le priva de son emploi mais lui rendit sa liberté. Il s’installa à Milan dont le charme l’avait séduit quelques années auparavant et qui devint sa patrie d’élection. Il y entreprit des travaux de critique musicale et picturale. Mais son talent commença à s’affirmer dans le premier ouvrage qu’il signa de son nom : Rome, Naples et Florence (1817). Devenu suspect aux yeux de la police autrichienne, il dut quitter la ville pour regagner Paris. Après une activité littéraire très diverse, il signa enfin son premier chef-d’œuvre en 1830 : Le Rouge et le Noir.
Sa situation financière devenant difficile, Molé, ministre de Louis-Philippe, le nomma consul à Trieste où ses idées libérales le rendirent bientôt indésirable. Toujours comme consul, il partit pour Civita-Vecchia (Etats de l’Eglise) en 1831. Ce fut sa dernière nomination. Profitant d’un congé, qui dura de 1836 à 1839, il reprit contact avec les salons parisiens, voyagea et écrivit un autre de ses chefs-d’œuvre : La Chartreuse de Parme (1839).
Reprenant ses fonctions, il commença d’autres ouvrages, mais sa santé s’étant altérée, il demanda un nouveau congé en 1841.
Quelques mois avant sa mort, il avait écrit à un ami : « Je trouve qu’il n’y a pas de ridicule à mourir dans la rue quand on ne le fait pas exprès ». Prémonition ? Le soir du 22 mars 1842, il tombait sur le boulevard des Capucines frappé d’une attaque d’apoplexie ! Il décéda le lendemain. Ses obsèques eurent lieu dans la chapelle de l’ancien couvent des Filles de l’Assomption, actuelle église des Polonais résidant à Paris.
A quatre reprises Stendhal avait, par testament, demandé à être inhumé à Andilly où il avait séjourné et qu'il aimait, choix qu'il confirmait dans le quatrième :
Le 27 septembre 1837
« Je lègue le mobilier, les livres, la montre que j’ai à Paris et tout ce qui m’est dû sur mes appointements (à prendre chez M. Flury-Hérard, n° 133) à M. Romain Colomb, qui sera exécuteur testamentaire et me fera enterrer au cimetière d’Andilly (vallée de Montmorency), et, si cela est trop cher, au cimetière de Montmartre… »
Ce ne fut pas Andilly mais Montmartre...
D’abord inhumé dans la 18ème division, il fut déplacé lors de l’installation du viaduc Caulaincourt.
Ultime témoignage de de son amour pour l'Italie en général et Milan en particulier, son épitaphe est en italien :
Milanais
Il écrivit
Il aima
Il vécut