POUBELLE Eugène (1831 – 15 juillet 1907)
Cimetière de Grèzes-Herminis, commune de Carcassonne (Aude)
Issu d’une famille bourgeoise de Caen, après de brillantes études il entama une carrière dans la préfectorale qui le mena préfet de la Seine de 1883 à 1896. La fonction de maire de la capitale étant alors abolie, le préfet exerçait une grande influence, et était notamment chargé de l'administration courante de la Ville.
Dans l’idée d’améliorer de manière considérable l'hygiène des foyers parisiens, par son arrêté du 24 novembre 1883, il décida de mettre en place une collecte des ordures dans les rues de la capitale.
Les propriétaires étaient tenus de fournir à leur locataire des récipients « de bois garnis de fer blanc » avec couvercle pour recueillir les déchets. Les bacs seraient ensuite sortis dans la rue par les concierges juste avant le ramassage. Visionnaire, il prévoyait même un tri sélectif des déchets. Deux boîtes supplémentaires devaient accueillir, l'une les papiers et les chiffons, l'autre les débris de vaisselle et de verre et les coquilles d'huîtres. Mais ce qui semble aujourd'hui une évidence, apparut à l'époque comme une intrusion insupportable dans la vie des citoyens. Et le préfet de recevoir une volée de bois vert tant de la population que de la presse qui, vent debout, jugeait cette mesure scandaleuse. Le crime ultime étant l'atteinte aux droits des chiffonniers condamnés à une baisse de leur activité et à une misère plus grande encore.
Les boites à ordures de la rue Emile Zola à Paris en 1913 -BnF/Gallica
Les chiffonniers par Eugène Atget (1857-1927)
Le 16 janvier 1884, au lendemain de la mise en œuvre de l'arrêté, Le Figaro publia un article qui dénonçait toute l'affaire. C'est alors que le journaliste évoqua pour la première fois les « boîtes Poubelle » qui devinrent très vite les poubelles dans le langage courant. C’est ainsi que M. Poubelle resta éternellement attaché à sa création. La définition de la « poubelle » fut insérée en 1890 dans le supplément du Grand dictionnaire universel du XIXe siècle.
Pourtant, c’est également lui qui organisa le tout-à-l'égout en 1894, concept qui, à la suite de la dernière résurgence du choléra en 1892, gagna, lui, la faveur du public.
De même, contre l'avis des commissions médicales, il signa l'arrêté préfectoral qui autorisait les femmes à s'inscrire au concours de l'internat (1885), qui mettait fin à l'interdiction des femmes d'exercer la médecine et la chirurgie en France.
Nommé ambassadeur au Vatican (1896), il fut créé comte romain (1898). Conseiller général de l'Aude pour le canton de Saissac (1898 et 1904), président de la Société centrale d'agriculture de l'Aude, il était, à ce titre,un ardent défenseur des vins du midi.
Mort à Paris, il fut inhumé dans la sépulture de famille de son épouse, Gabrielle Lades-Gout, au petit cimetière de Grèzes-Herminis, sur la commune de Carcassonne.
© MCP
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Sources principales :
-Dossier histoire du Figaro par Camille Lestienne publié en ligne le 12/07/2017
-Wikipédia
7 janvier 2021
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