Et ce vieux soldat d’une rigueur exemplaire, amoureux de la discipline militaire, paya souvent de sa personne. Pendant trois ans, il fit encore preuve de courage et remporta des victoires à Loano, Mondovi, à la Favorite, etc. Bonaparte appréciait cet homme honnête, dévoué et incapable d’intrigues. Il lui confia le soin de remettre au Directoire les drapeaux pris à l’ennemi : 1417 drapeaux qu’il fit brûler en 1814 pour éviter de les rendre. Trop âgé pour être de l’expédition d’Egypte, il resta en Italie, se distingua à Pastrengo (1799) mais, un mois plus tard, fut contraint de capituler à Verderio devant des forces très supérieures.
Surnommé la « Vierge d’Italie » en raison de son intégrité, il commanda la réserve au Point du Jour, près de l’actuelle porte de Saint-Cloud à Paris, et laissa faire le coup d’Etat de brumaire. Nommé sénateur par Bonaparte dès la première fournée de 1799, gouverneur des Invalides et maréchal (1804), puis comte d’Empire (1808), s’il accepta un siège à la Chambre des pairs lors de la première Restauration, il se rallia à Napoléon durant les Cent-Jours, ce qui lui valut de perdre son maréchalat au début à la seconde Restauration avant de le retrouver en 1819.
Outre avoir été un temps privé de sa dignité de maréchal, il avait été relevé de ses fonctions de gouverneur des Invalides. En conséquence de quoi, quand il mourut, il fut inhumé dans une simple tombe au cimetière du Père-Lachaise (39ème division) où le rejoignit sa femme, Louise Marie Itasse († 1828).