LA BÉDOYÈRE Charles Huchet de (1786 – 19 août 1815)
Cimetière du Père-Lachaise, 16ème division (Paris)
Issu d’une ancienne famille de la noblesse bretonne, après avoir fait, dans le corps des gendarmes d'ordonnance, les campagnes de Prusse (1806) et de Pologne (1807), il accompagna le maréchal Lannes en Espagne comme aide de camp (1808) et fut blessé à Tudela.
Suivant Lannes en Allemagne (1809), il s’y distingua par son intrépidité à la prise de Ratisbonne, reçut une nouvelle blessure à Essling, puis fut attaché à l'état-major du prince Eugène de Beauharnais dont il devint aide-de-camp.Chef de bataillon (1811), il prit encore une part active et brillante à la campagne de Russie qui lui valut le grade de colonel. En 1813, à la tête du 112e régiment de ligne en Saxe, il continua à se distinguer à Lützen, à Bautzen et à la prise de Goldberg où il fut de nouveau blessé. De retour en France pour se soigner, il épousa Georgina de Chastellux.
Exécution de La Bédoyère
L'abbé Dulondel, connu du condamné de longue date, qui l’avait accompagné jusqu’à la fin, « se pencha sur le cadavre et, prenant un mouchoir, l'imbiba de son sang. Il coupa une mèche de cheveux tachés de sang pour Georgina et préleva également un médaillon représentant la veuve, une bague et un cachet. Le corps du défunt fut étendu sur une civière ; l'abbé Dulondel dit une ultime prière et, sur une charrette, la dépouille fut conduite au cimetière de Vaugirard où l'on procéda à une inhumation provisoire. Trois jours plus tard, avec permission royale, la dépouille fut transportée dans un lieu écarté du Père-Lachaise» où, très vite, la tombe devint un lieu de pèlerinage où s'accumulèrent fleurs et couronnes. C'était la protestation populaire contre une sévérité sans exemple.
La tombe telle qu’elle se présentait à l’origine
Depuis, reposent notamment avec lui sa femme, Georgine de Chastellux (1790-1871) et son fils :
►Georges Huchet de La Bédoyère (1814-1867)
Attaché au parti de Louis Napoléon Bonaparte, au rétablissement de l’Empire, il fut appelé aux fonctions de chambellan de Napoléon III (1855), tandis que sa femme remplissait celles de dame du palais auprès de l'impératrice Eugénie. Il fut également député et sénateur.
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Georgina, veuve et mère accablée :
« Mon amour pour mon fils a pu seul me retenir à la vie !!
Et c’est lui qui m’a précédée » © MCP
Sources principales :
-Histoire et dictionnaire du Consulat et de l’Empire -Ed. Robert Laffont (1995)
-Extrait de la Terreur blanche – l’affaire La Bédoyère - par le duc de Castries -Coll. Présence de l’histoire (1981)
3 février 2023
Après l’abdication de Fontainebleau, il remit sa démission. Toutefois, peut-être pour satisfaire sa belle-famille royaliste, il accepta de Louis XVIII le commandement de la garnison de Grenoble.
Mais le retour de Napoléon de l’île d’Elbe fit basculer son destin. Envoyé pour arrêter la progression de « l’usurpateur », il fut le premier colonel de l'armée à abandonner les drapeaux du roi pour passer sous ceux de l'Empereur qu’il accompagna dans sa marche sur Paris. Reconnaissant, ce dernier le créa successivement général de brigade, puis pair de France, enfin son aide de camp. C'est à ce titre qu’il participa aux batailles de Ligny, Quatre-Bras et finalement Waterloo avec l’issue que l’on connait mais qu’il fut l’un des derniers à quitter.
Arrivé trop tard à la Malmaison pour accompagner l’Empereur déchu dans son exil, et englobé dans l’Ordonnance royale du 24 juillet 1815 (prémices de la Terreur blanche) qui condamnait au conseil de guerre des personnalités ayant servi Napoléon pendant les Cents Jours après avoir prêté allégeance à Louis XVIII, il n’avait d’autre choix que la fuite.
Grâce à un passeport, au nom de Huchet, pour se rendre en Amérique, il lui restait à atteindre la Suisse, première étape de son exil et de sa liberté .
Il y fût parvenu sans encombre s’il n'avait commis l’erreur de passer par Paris pour faire ses adieux à son épouse et à son fils. Dénoncé par un officier de gendarmerie, qui se trouvait avec lui dans la voiture des messageries royales, il fut arrêté le 2 août 1815.
Tous les efforts de Georgina pour appeler à l’indulgence restèrent vains. Par crainte pour sa famille, La Bédoyère refusa l’opportunité d’une évasion. Traduit devant un conseil de guerre le 14 août, reconnu coupable de trahison et rébellion, il fut, sans surprise, condamné à mort. Amené en fiacre dans la plaine de Grenelle, il commanda lui-même l'ordre de feu au peloton. Il n'avait pas trente ans.
TOMBES ET SEPULTURES DANS LES CIMETIERES ET AUTRES LIEUX
Dernière mise à jour
au 22 juin 2021
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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