DAVIOUD Gabriel (1824 – 6 avril 1881)
Cimetière du Montparnasse, 8ème division (Paris)
► Architecte français
Moins connu que Charles Garnier, et peut-être moins talentueux que celui-ci, il fut pourtant l’un des principaux maîtres d’œuvre du Paris haussmannien, et l’esthétique de Paris lui doit beaucoup. Un personnage qui mérite d’être redécouvert et davantage reconnu à sa juste valeur, car « Quand on aime Paris, sans le savoir on aime Gabriel Davioud ».
Entré en 1843 au service du Plan de la Ville de Paris, après ses études à l’École des Beaux-Arts, il y fit toute sa carrière, d’abord comme sous-inspecteur puis inspecteur des travaux d’architecture, avant d’intégrer le service des Promenades et Plantations (1855), et de devenir l’un des piliers des grands travaux du baron Haussmann.
A la fois architecte, paysagiste et urbaniste, les éléments d’architecture et de mobilier qu’il dessina créèrent un style municipal qui, reproduits systématiquement dans tout Paris, rendirent très cohérent et homogène le travail engagé par Napoléon III et le préfet Haussmann. Avec Adolphe Alphand, il fut chargé d’articuler « le premier programme concerté de mobilier urbain à Paris qui donna à la capitale son unité et sa qualité d’usage : kiosques, bancs publics où l’on se bécote encore, poubelles, maisons de jardiniers, de gardes, lampadaires, grilles, fontaines, etc.
©Artville
Grille d’entrée du parc Monceau © Moonik
On lui doit aussi des fontaines : fontaine monumentale Saint-Michel, au début du boulevard éponyme, très représentative de l’éclectisme en vogue sous le Second Empire, la fontaine des Quatre parties du Monde construite entre 1867 et 1874 située dans le jardin des grands explorateurs, fontaine des nymphes fluviales face à la Comédie française, etc.
Fontaine Saint-Michel vers 1880
De nos jours © Pline
Remarquable ornemaniste, son sens du détail lui permit de créer des édifices de grande qualité plastique. Grâce à l’ornement et à la couleur, en façade comme à l’intérieur, il montra son souci de donner à chaque édifice le caractère qui lui convenait.
Mairie du 19ème arrondissement © Velvet
En dessinant le théâtre du Châtelet, construit entre 1860 et 1862, et le théâtre lyrique, devenu le théâtre de la Ville, et qui se font face place du Châtelet, le Paris des théâtres lui est également redevable.
Théâtre du Châtelet © Arthur Weidmann
Théâtre de la Ville © Pline
Par la multiplicité de ses réalisations, aux côtés d’Adolphe Alphand, il participa à donner au bois de Boulogne sa dimension pittoresque en dessinant kiosques, pavillons de garde, chalets et grilles, etc. Le bois de Boulogne, mais aussi le bois de Vincennes, les Buttes-Chaumont et le parc Montsouris témoignent encore aujourd'hui de son œuvre.
Dans la vision d’Haussmann, il était prévu que les Parisiens puissent trouver un jardin à moins de 300 mètres de leur domicile. Dans cette approche tout à fait nouvelle, Davioud urbanisa les jardins autant qu’il végétalisa la ville.
avec
Notre homme s’intéressait également à l’exotisme. C'est ainsi que sa carrière s’acheva en apothéose. En collaboration avec Jules Bourdais (1835-1915), il construisit, pour l’Exposition universelle de 1878, le palais du Trocadéro dont les accents mauresques exprimaient une mode de l’époque, mais qui passa. Détruit en 1937, il laissa la place à la magnifique perspective du Trocadéro sur la tour Eiffel. (voir aussi le couvent des Filles de la Visitation Sainte-Marie de Chaillot)
La tombe devenue simple cénotaphe © MCP
Sources principales :
-Merci Jean-Pierre Ariey-Jouglard pour les informations concernant la relève de la sépulture
-https://www.paris.fr/pages/l-esthetique-parisienne-doit-beaucoup-a-gabriel-davioud-17216
-https://www.pariszigzag.fr/insolite/histoire-insolite-paris/qui-est-gabriel-davioud-larchitecte-oublie-de-paris
Auteur inconnu
22 décembre 2022
© MCP
© MCP
Pour les amoureux inconditionnels du Paris disparu, il est à noter que la BHVP (Bibliothèque Historique de la Ville de Paris) conserve un fonds, légué par la famille de Davioud, composé de 600 dessins dont des croquis très minutieux de rues de Paris avant leur disparition. Un témoignage irremplaçable.
Gabriel Davioud fut inhumé au cimetière du Montparnasse. La stèle représente un berceau, symbolisant la mort de Raoul (1860-1864), un des enfants de l’architecte. MAIS, à la fin des années 2000, pierre tombale et stèle de la sépulture Davioud disparurent soudainement. Plus de tombe Davioud, signe d’autant plus évident d’une relève de sépulture qu’un nouveau nom apparaissait gravé sur la semelle de la tombe.
Réalisant sans doute, mais un peu tard, le sacrilège commis, les blasphémateurs remirent au moins en place les éléments retirés. Quant aux cendres, elles sont probablement à l’ossuaire.
TOMBES ET SEPULTURES DANS LES CIMETIERES ET AUTRES LIEUX
Dernière mise à jour
au 22 juin 2021
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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