Devant cet affront scandaleux fait à leur profession, une députation d’acteurs se présenta au conseiller d’Etat Portalis pour lui faire part de son indignation. Pendant que Portalis estimait qu’il fallait prévenir d’autres manifestations aussi regrettables, Bonaparte voyait en l’incident un moyen de fournir un argument à ceux qui accusaient le Concordat d’avoir encouragé l’intolérance sacerdotale. Dans le clergé, cette affaire ressuscitait les vieilles divisions entre constitutionnels et insermentés. Exaspéré d’une agitation qui allait à l’encontre de sa politique d’apaisement, et craignant de voir se rallumer le fanatisme, Bonaparte publia dans le Moniteur, une note anonyme cinglante et informant que « […] L’archevêque de Paris a ordonné trois mois de retraite au curé de Saint-Roch, afin qu’il puisse se souvenir que Jésus-Christ commande de prier même pour ses ennemis, et que, rappelé à ses devoirs par la méditation, il apprenne que toutes ces pratiques superstitieuses, conservées par quelques rituels, et qui, nées dans les temps d’ignorance ou créées par des cerveaux échauffés, dégradaient la religion par leurs niaiseries, ont été proscrites par le Concordat et par la loi du 18 germinal. »
La situation s’apaisa et le résultat pratique de l’affaire des funérailles Chameroy fut que les vieilles censures ecclésiastiques contre les comédiens tombèrent définitivement en désuétude. Enfin presque…Le curé Marduel (1742 – 1848) devait de nouveau faire parler de lui en 1815 à l’occasion des funérailles de Mlle Raucourt.
Adrienne Chameroy fut inhumée dans le cimetière alors appelé Champ du Repos et qui, par la suite, agrandi et modifié, devint le cimetière de Montmartre.
Dans un petit vallon, la tombe d’Adrienne, entourée d’un petit jardin, s’élevait au-dessus des autres. Elle a disparu depuis bien longtemps. Encore visible en 1837, on pouvait y lire l’épitaphe suivante :