Haï pour son comportement scandaleux et l’ensemble de son œuvre auprès de la tsarine, un groupe, mené par le prince Youssoupov, époux de la grande duchesse Irina, nièce du tsar, décida de s’en débarrasser. Parmi les principaux conjurés se trouvaient le Grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin de Nicolas II, le député d'extrême droite Vladimir Pourichkevitch, l'officier Soukhotine et le docteur Lazovert.
Mais, plus étonnant, depuis l’ouverture d’archives de nouvelles investigations furent rendues possibles. On sait maintenant que le groupe obtint le soutien des services secrets britanniques. Pourquoi ? Raspoutine voulait convaincre le tsar de se retirer du conflit. Dans ce cas, cela signifiait le retournement des Allemands, occupés sur le front de l’Est, sur le front de l’Ouest. La révolution n’était pas en route et les Anglais ne pouvaient imaginer qu’un an plus tard la Russie se retirerait des hostilités. Ainsi l’agent Oswald Rayner et son chef Scales participèrent-ils à l’élaboration du plan pour tuer Raspoutine.
Le 29 décembre 1916, Youssoupov invita Raspoutine pour une soirée en son palais Saint-Petersbourg.
Pendant que les autres conjurés attendaient au 1er étage, le prince lui faisait boire du vin sans mesure pour faire passer les pâtisseries dont il s’empiffrait…Vins et pâtisseries étant supposés être remplis de cyanure, raspoutine aurait dû s'écrouler, mais ne se passait.
On décida alors de lui tirer une balle à bout portant, il tomba, se releva, et après une empoignade, réussit à sortir du palais. Poursuivi et titubant, il fut atteint par une seconde balle, puis par une troisième en plein front qui, selon des documents retrouvés parmi lesquels une lettre de Rayner, aurait ététiré par ce dernier embusqué près du palais au cas où son intervention serait nécessaire.
Traîné jusque chez Youssoupov, les conjurés s’acharnèrent sur lui. Désespérant d’en finir, ficelé dans une couverture ou des rideaux, on le jeta dans la Néva du haut d'un pont dans la rivière glacée sans le lester. Son cadavre fut retrouvé le 1er janvier 1917.
Rapoustine un surhomme comme on le raconte ? En fait pas vraiment. Quand, bien âgé, le docteur Lazovert avoua la vérité à Youssoupov, il lui révéla qu'après s'être engagé à fournir le cyanure, se rappelant de son serment d’Hippocrate, il avait renoncé à l’empoisonnement. Le liquide fourni n’était qu’un liquide sans danger.