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► Dramaturge et poète français
Il fut aussi celui qui lui souffla l’idée de s’inspirer du fait divers de Delphine Delamare pour créer Madame Bovary dont il est le dédicataire.
*Ses pièces Madame de Montarcy (1856), Hélène Peyron (1858) et L’Oncle Million (1860) furent les seules qui connurent une certaine notoriété.
Bouilhet, qui gagnait sa vie comme professeur de Lettres, fut un critique impitoyable mais toujours juste de l’œuvre de son ami.
Flaubert admirait sincèrement Louis :
« Voilà un homme, ce Bouilhet ! Quelle nature complète ! Si j'étais capable d'être jaloux de quelqu'un, je le serais de lui. Avec la vie abrutissante qu'il a menée et les bouillons qu'il a bus, je serais certainement un imbécile maintenant, ou bien au bagne, ou pendu par mes propres mains. Les souffrances du dehors l'ont rendu meilleur. Cela est le fait des bois de haute futaie : ils grandissent dans le vent et poussent à travers le silex et le granit, tandis que les espaliers, avec tout leur fumier et leurs paillassons, crèvent alignés sur un mur et en plein soleil. » écrivait-il en 1853.
Et quand Louis avait le moral en berne, Flaubert, agacé, essayait de le lui remonter dans une prose énergique plus amicale que littéraire…:
« Quant à tout le reste de ta bonne, longue et triste lettre, tu es un couillon avec toutes sortes d'ailes mouillées. Mais j'espère la semaine prochaine refoutre un bâton dans le cul de ton énergie pour la faire tenir belle et droite comme une poupée de Nuremberg. ».1853
Gustave fut sincèrement affligé de son ami :
« J'ai à vous annoncer la mort de mon pauvre Bouilhet. Je viens de mettre en terre une partie de moi-même, un vieil ami dont la perte est irréparable !...». 20 juillet 1869.
Et enfin :
« J'ai enterré avant-hier ma conscience littéraire, mon jugement, ma boussole, - sans compter le reste ! » Louis pouvait-t-il rêver plus belle épitaphe ?
Comme pour perdurer le lien qui les unissait, Louis Bouilhet repose près de la sépulture famille des Flaubert.
BOUILHET Louis (1822 – 18 juillet 1869)
Cimetière Monumental de Rouen (Seine-Maritime)
Un article en amène parfois un autre auquel on ne songeait pas.
En rédigeant l’article sur Gustave Flaubert, un nom est apparu, un nom cher à l’écrivain : celui de son ami d’enfance, Louis Bouilhet qui abandonna la médecine pour la poésie.
Dramaturge et poète voué au succès d’estime, il est davantage connu pour le rôle essentiel qu’il a joué auprès de Flaubert que pour ses œuvres oubliées depuis bien longtemps. C'est lui qui fit à ce dernier les recommandations de la plus grande rigueur pour l'écriture de ses œuvres.
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par Marie-Christine Pénin
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