Fils d'Alexis Au(n)tier, cocher et de Catherine Fournier, « académicien des modes et des coeffures », Léonard, qui avait coiffé en province, savait que l’art de la Coiffure n’existait qu’à Paris.
Il y vint dans l’idée de surpasser tous les perruquiers sans imagination de la capitale et s’imposa rapidement comme l’arbitre de l’élégance capillaire. Ce héros des ruelles élégantes donnait à ses créations des noms ridicules que les femmes trouvaient ravissants : « poufs », « toquets en lubie » ou « valgalas ». Coqueluche de ces dames, comblé des faveurs du grand monde, il s’associa avec Giovanni Battista Viotti pour fonder le théâtre de Monsieur, composé des virtuoses italiens de l’époque.
Le célèbre coiffeur de Marie-Antoinette c’était lui ! Lui qui participa avec Rose Bertin aux conférences qui décidaient des modes nouvelles dans la Méridienne de la reine ; lui l’auteur de l’invraisemblable coiffure à la « Belle-Poule » ; encore lui qui participa à l’épopée de Varennes et qu’on rend parfois responsable de son échec ; toujours lui le signataire du fameux « Journal de Léonard ».
Etant autorisé par la reine à conserver son commerce sur Paris, il fut un temps où Léonard ne se rendait à Versailles que le dimanche à midi pour la toilette de la reine et les jours de fêtes et de bals.
Une des plus célèbres excentricités créées par Léonard est la fameuse coiffure à la « Belle Poule » mise à la mode pour fêter la victoire de la frégate du même nom sur les Anglais le 17 juin 1778.
LÉONARD (Jean-François Autier, dit) (1758 – 24 mars 1820)
Cimetière du Père-Lachaise, 52ème division (Paris)
Mais Léonard allait se distinguer d'une autre façon bien singulière...en mourant officiellement deux fois !
Condamné à mort deux jours avant la chute de Robespierre « pour avoir précédé la Reine sur la route de Montmédy », il figure bien sur la liste établie des guillotinés du 25 juillet 1794. Trépassé, donc une première fois.
En 1814, de retour de Russie après vingt ans d'absence, il trouva plus sage de garder le silence sur son étrange conduite pendant la nuit de Varennes et sur bien d'autres choses.
Ordonnateur du service des inhumations, en 1818, on pouvait le voir marcher, en culottes courtes, en manteau de deuil, la badine noire à la main, en tête des convois quand les hasards de son service le conduisaient au cimetière de Picpus où il était supposé être inhumé !
Estimant peut-être que la plaisanterie avait suffisamment duré, la faucheuse décida d’y mettre fin en emportant ce facétieux virtuose du bigoudi qui se jouait d’elle. Mort à son domicile de la rue Saint-Thomas-du-Louvre, Léonard fut porté à sa tombe au cimetière du Père-Lachaise où il n'existe plus de trace de sa sépulture. Trépassé, donc officiellement une seconde fois, mais cette fois véritablement enterré.
Tous mes remerciements à Marie Beleyme dont les recherches ont confirmé ce que j’avais présumé dans un précédent article sur le personnage. Voir son article : Léonard Alexis Autier, dit Léonard.
La tombe de Léonard se trouvait à proximité de la chapelle Martin-Le-Roy que l'on aperçoit sur la droite de l’image.
Merci à Marie beleyme
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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